Edito. Approche systémique
Il était grand temps ! Depuis des années, notre cher Code de la route attendait sa cure de jouvence pour pouvoir répondre aux mutations profondes de la mobilité moderne. L’annonce d’une réforme de fond était impérieuse, rendant la préparation par la tutelle d’un projet de texte, et sa soumission à consultation par les professionnels, on ne peut plus salutaire.
Toutefois, si le durcissement des sanctions et l’adaptation aux nouvelles réalités du transport sont des avancées notables, elles ne sauraient suffire. Car ce n’est pas seulement la répression qui doit être accentuée, mais tout un écosystème de sécurité, de contrôle et de vigilance qui doit suivre.
Et pour que le durcissement de la réglementation ne soit pas qu’un coup d’épée dans l’eau, l’ensemble des mécanismes d’application doit être renforcé, de même que ceux relatifs au contrôle et à l’homologation. Un durcissement des lois sans un renforcement des mécanismes d’application ne serait qu’une mesure stérile, car la modernisation du Code de la route doit être bien plus qu’une simple réaction à des statistiques d’accidents élevées.
Enfin, étant donné qu’une vraie réforme passe aussi par l’éducation et la sensibilisation, il faut admettre la nécessité de repenser la pédagogie de l’apprentissage du Code de la route, d’introduire des modules de formation continue pour les conducteurs et d’engager des campagnes de sensibilisation dans lesquelles s’inscriront enfin les professionnels. Une loi, aussi stricte soit-elle, ne servira à rien si les usagers ne la comprennent pas et ne l’intègrent pas dans leurs habitudes de conduite.
Meriem Allam / Les Inspirations ÉCO