Échec et mat
Il y a deux ans, le Maroc avait décliné -avec élégance- une offre de ses pays frères du Golfe de rallier le CCG. De plus, le roi Mohammed VI avait déclaré, lors du sommet de Ryad en avril 2016, que cette région du monde était sujette à une dangereuse tentation, de la part de certaines puissances, de déchirement et peut-être même de création de pseudo-États.
Aujourd’hui, avec la précipitation des événements au Proche-Orient, l’histoire donne raison au Maroc et à son roi. Car, après la dislocation de l’unité de l’Irak, de la Syrie et du Yémen, le temps est peut-être venu de déstabiliser le Qatar afin de faire main basse sur son gaz. Et d’aucuns, très à l’aise dans le rôle du lièvre qui leur a été attribué, ne voient malheureusement pas venir leur tour dans cette partie d’échecs qui ne finira qu’avec la victoire du «roi»… d’un seul «roi», celui qui réside bien au chaud, à des milliers de kilomètres.
Pourtant, il ne faut pas être un génie de la géostratégie pour comprendre que l’objectif final de ce «roi» est de dominer une bonne fois pour toutes les ressources de pétrole et de gaz, qui conditionnent la survie de son «peuple». Tout le reste n’est qu’une ultime tentative de la part des «soldats» qui essayent de résister pour faire plaisir au «roi». Celui-là même dont le seul objectif est une victoire par échec et mat, quitte à sacrifier ses «soldats» les uns après les autres. C’est pourquoi le Maroc prône une neutralité exemplaire quant aux conflits générés à tour de bras ces derniers temps. Car au final, il arrivera un temps où l’on cherchera des sages pour être aiguillé, à moins que ce ne soit déjà trop tard!