Basta !
Trois jours après le samedi noir du complexe Mohammed V, le gouvernement était toujours aux abonnés absents. Devant des faits graves, matérialisés par des meurtres, des blessures graves et du vandalisme, la Primature et les ministres concernés sont restés de marbre! Il aura fallu que nous contactions le porte-parole du gouvernement pour avoir une déclaration, au moment où, sous d’autres cieux, des cellules de crise sont aussitôt constitués. En effet, on attendait le ministre de l’Intérieur et le ministre de la Justice, qui, il y a tout juste un mois, présentaient fièrement ce qu’ils appelait leur feuille de route pour en finir avec le phénomène du hooliganisme. Que nenni! Maintenant, il est légitime de se poser des questions sur la priorité de l’État concernant cette violence inquiétante qui gagne la société, incarnée, dans ce cas, par ces faits à la fois dangereux et déstabilisants. Ce serait une erreur fatale que de considérer qu’il ne s’agit que de dérapages liés au football, et de passer à côté des vraies raisons et des risques qu’ils font planer sur la société. Il est facile de n’imputer la responsabilité qu’à certains, et de ménager les autres en invoquant une soit disant raison d’État. Ils sont tous responsables: gouvernement, sécurité, FRMF, gestionnaires des stades, responsables des clubs, ultras…
Soyons clairs: c’est la énième fois que cela arrive. La nouveauté, c’est que l’on a cette fois-ci recensé des morts. Si on n’agit pas efficacement, on risque de vivre un drame plus grave encore. Ne nous lamentons pas alors. Basta!