«Balkanisation»
Finalement, le ministère de l’Intérieur à décidé de ramener le seuil électoral à 3%. Les partis politiques étaient divisés entre l’augmentation du seuil de 6 à 10% d’une part et sa baisse de 6 à 3% d’autre part, voire sa suppression pure et simple. Hassad a donc tranché en faveur des petits partis pour leur permettre d’augmenter leur chance d’accéder au Parlement, au grand dam des grands partis comme le PJD, l’Istiqlal, le PAM et le RNI. L’USFP, quant à lui, il plaidait curieusement pour la baisse du seuil alors que sous la présidence de Abderrahmane Youssoufi, il défendait, corps et âme, un seuil à 10%, voire à 12%. Mais en fait, que reste-t-il de ce parti ? Dans ce dossier, la logique de l’État, défendue par Hassad, est totalement erronée et surtout en flagrant déphasage par rapport à la Constitution de 2011. Car, baisser le seuil est, contrairement à ce qu’avancent d’aucuns, ne vise pas à ouvrir le Parlement à «toutes les forces politiques du pays», mais surtout à «balkaniser» le champ politique plus qu’il ne l’est. Pour rappel, le maximum que puisse avoir un «super-parti» est 30%, un seuil jamais atteint par ailleurs, sous le seuil de 6%. En 2011, le PJD a remporté 27% des sièges ce qui ne l’a pas empêché de souffrir tout au long de son mandat, de ses alliés avant ses adversaires. Avec cette décision, la gestion gouvernementale 2016-2021 serait chaotique avec pas moins de six partis au gouvernement et les grandes réformes passées à la trappe du fait d’absence de consensus au sein même de la majorité. On s’attendait à mieux pour 2016, on va sûrement regretter la formule 2011, avec toutes ses dérives ! Circulez, y a rien à voir ni en 2016 ni en 2021… !