Maroc

Xénophobie : en Espagne, les associations de défense des migrants craignent le pire

Face à la hausse des crimes racistes, des associations oeuvrant en faveur des migrants montent au créneau. L’assassinat récent du jeune Youness a mis à nu la discrimination dont est victime la communauté marocaine établie en Espagne.

Les temps sont durs pour les Marocains résidents en Espagne. Sur fond de tension dans les relations bilatérales entre le Maroc et l’Espagne, la montée en puissance des actes racistes à l’encontre de la communauté marocaine établie sur le sol ibérique a fait réagir les associations œuvrant au sein de ce collectif. C’est ainsi que l’Association des travailleurs migrants marocains (ATIM) a diffusé un communiqué dans lequel elle fait part de son inquiétude, face à la recrudescence des actes hostiles à l’égard de la communauté marocaine. Le récent décès du jeune Youness, abattu froidement par un ex-militaire espagnol, a suscité la colère des Marocains établis dans cette localité. Depuis, des manifestants ont battu le pavé pour dénoncer cet acte odieux qui a coûté la vie au jeune père de 37 ans, parce qu’un criminel ne «voulait pas des moros» dans l’établissement où le défunt était attablé avec des amis. «Il ne ‘s’agit pas d’une altercation qui s’est soldée par la perte de la vie d’un jeune Marocain, il ne s’agit pas non plus d’un cas isolé. C’est la conséquence de cette haine qui s’exprime ouvertement ces dernières années, nourrie par les discours racistes, extrémistes, islamophobes et discriminatoires de l’extrême droite.

De fait, le rejet de la communauté marocaine a franchi un cap intolérable. En témoigne cette autre agression à l’arme blanche contre une Marocaine, à la sortie d’un supermarché. «Il s’agit d’un crime raciste, conséquence directe des discours haineux qui ciblent les immigrés d’origine marocaine et de confession musulmane», ajoute ATIM dans son communiqué. Précédemment, un autre crime, celui d’un Marocain abattu, suite à un accident de voiture, par un agent de la Guardia Civil qui n’était pas de service avait mis en émoi la communauté marocaine et la société espagnole.

Seulement, cette dernière semble de plus en plus indifférente face à ces «bavures» de plus en plus fréquentes. En effet, l’organisation représentant les travailleurs migrants marocains a regretté que la société espagnole ne dénonce pas ces actes racistes, choisissant de passer sous silence ces entorses aux règles de cohabitation.

De son côté, la Fondation CEPAIM a lancé un appel en faveur de la cohésion en appelant à faire un front commun contre toute forme de discrimination raciale ou ethnique. Pour cette organisation qui œuvre activement pour les droits des migrants et leur intégration, «la triste réalité est que Youness est mort car il est d’origine marocaine», a-t-elle déploré.

Du côté des partis politiques, la formation d’extrême gauche Podemos s’en est pris violemment à son rival politique Vox et son discours de haine, ayant conduit à des actes meurtriers contre la population migrante. Du côté des concernés, la colère n’est pas près de retomber dans cette région, connue pour abriter une importante communauté marocaine, qui travaille notamment dans le secteur de l’agriculture. La région est le bastion de Vox, parti d’extrême droite qui a réalisé une grande «percée» et une «belle moisson» de sièges aux dernières élections.

Amal Baba Ali, DNC à Séville / Les Inspirations Éco


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