Voitures de service : Ramid remet de l’ordre
Une circulaire de Mustapha Ramid impose une utilisation strictement professionnelle pour le personnel de la Justice et les magistrats. Consommation de carburant, kilométrage parcourus, personnes transportées…. des mesures draconiennes pour en finir avec l’anarchie et réduire les dépenses.
C’est une décision courageuse qui doit faire émulation chez d’autres ministères. La circulaire de Mustapha Ramid, à propos de l’utilisation des voitures de service, adressée aux présidents des tribunaux, aux procureurs du roi et aux directeurs provinciaux auprès des Cours d’appel a jeté un pavé dans la mare. Pour la première fois, la rationalisation est érigée en tant que priorité. Le ministre de la Justice avait le dossier à cœur depuis bien longtemps, mais il a fallu commencer par les gros dossiers d’un ministère de ce calibre.
Ainsi, le document en question, qualifié de Charte, arrive conséquemment au renouvellement du parc auto du ministère au profit des responsables judiciaires. Comme c’est de coutume, les critiques ont fusé de toute part. En période de crise budgétaire où toute dépense doit être dûment motivée, s’offrir de nouvelles voitures peut paraître une largesse incongrue. Mais pour faire taire les mauvaises langues, la circulaire arrive à point nommé pour prévenir la gabegie. Ainsi, la circulaire impose l’utilisation des voitures de service dans les périmètres affectés avec une autorisation spéciale pour tout autre usage en dehors de ce périmètre. Un cahier de consommation du carburant et des kilomètres parcourus doit être aussi tenu. Les personnes étrangères aux services du ministère ne doivent pas être transportées dans les voitures de service.
Ces dernières ne peuvent être utilisées durant les weekends et les jours de fête. Enfin, le carnet de carburant d’une voiture de service ne doit pas être utilisé pour une autre. Un système informatique a été mis en place pour un suivi méticuleux des consommations selon le kilométrage de chaque voiture. Autant de garde-fous censés remettre de l’ordre dans l’usage des voitures de service même chez les magistrats. C’est aussi un signal fort qui montre que personne n’est au-dessus de la loi y compris et surtout celles qui l’appliquent.
Toutefois, c’est l’application de ces dispositions qui devrait être entourée des garanties nécessaires. Les personnes qui auront en charge d’appliquer les dispositions de la circulaire doivent être au-dessus de toute pression et avoir toute latitude à refuser le cas échéant une demande spéciale qui ne remplit pas les critères.