Maroc

Variant de la Covid-19 au Maroc : c’est grave docteur ?

70% plus contagieux que le virus classique, le variant britannique de la Covid-19 a fait son entrée au Maroc en ce début de semaine. De quoi cette nouvelle souche est-elle le nom ? Faut-t-il en avoir peur ? Réponses du maestro des essais cliniques des vaccins anti-Covid-19 à Casablanca.

Le variant britannique de la Covid-19 a fait son apparition au royaume depuis le port Tanger-Med. La personne contaminée est un Marocain arrivé d’Irlande à bord d’un bateau en provenance de Marseille, précise un communiqué du ministère de la Santé. Asymptomatique, le patient est actuellement en isolement sanitaire à Casablanca. Ce dernier et les personnes contacts sont traités conformément au protocole sanitaire en vigueur dans le royaume. Immédiatement, et dans le cadre de la mise à jour du protocole national relatif à la Covid-19, notamment dans son aspect lié au suivi des contacts, une série de mesures ont été adoptées pour le dépistage précoce des cas de variants du nouveau coronavirus afin de ralentir sa diffusion. Il s’agit aussi de mettre à jour les mesures de prise en charge des cas de maladie, compte tenu de la situation épidémiologique aux niveaux national et mondial. Dans la foulée, le Maroc a décidé d’interdire, à partir de ce mardi et jusqu’à nouvel ordre, l’accès à son territoire aux avions de ligne venant d’Australie, du Brésil, d’Irlande et de Nouvelle-Zélande, a annoncé le ministère des Affaires étrangères.

Une batterie de mesures
Ces pays viennent s’ajouter à l’Afrique du Sud, au Danemark et au Royaume-Uni, déjà concernés par cette mesure. Faut-il avoir peur, docteur ? S’il est encore trop tôt pour répondre à cette question, il est certain que nous ne sommes pas tirés d’affaires. «Je n’en sais rien», esquive dans un premier temps Pr Kamal Marhoum El Filali, chef de service des maladies infectieuses à l’Hôpital Ibn Rochd de Casablanca, après avoir marqué un long silence au téléphone. Quelques secondes plus tard, il se laisse aller et affirme que «nous ne sommes pas encore sortis de l’auberge.» Le mot est lâché. Il faut désormais s’attendre au pire, même si le spécialiste marocain qui jouit de la confiance des National Institutes of Health (NIH), organismes fédéraux américains chargés de mener et de soutenir la recherche médicale, se refuse toute spéculation. «On disait qu’avec un vaccin, la situation pourrait revenir à la normale vers les mois d’août ou septembre. Aujourd’hui, avec le nouveau variant de la Covid-19, cette prévision risque d’être faussée. Le maestro des essais cliniques des vaccins anti-Covid-19 à Casablanca, par ailleurs spécialiste du VIH, de la tuberculose, des maladies infectieuses et de l’hépatite C chronique, insiste sur la nécessité du respect des mesures barrières contre le nouveau coronavirus.

70% plus contagieux que le virus classique
«Si nous ne faisons rien pour stopper la maladie en respectant les gestes barrières, les nouvelles ne seront pas bonnes durant les jours à venir», explique le professeur, rappelant l’extrême contagiosité de la nouvelle souche, laquelle est 70% plus contagieuse que le virus classique. «La souche s’est beaucoup diffusée dans le pays d’origine avec une viralité telle qu’elle est devenue la souche dominante au Royaume-Uni.», ajoute-t-il. Ce n’est pas tout. Selon une récente étude préliminaire réalisée par des chercheurs de l’Institut national français de la santé et de la recherche médicale (Inserm), le variant anglais du coronavirus pourrait devenir «dominant» en France d’ici «fin février/mi-mars». «Des estimations préliminaires indiquent que 1,4% des cas de Covid-19 nouvellement diagnostiqués» en France sont une contamination à cette nouvelle souche, que les chercheurs européens découvrent au jour le jour depuis son apparition en décembre. Si une importante augmentation des cas est attendue dans les semaines à venir, préviennent les chercheurs, fort heureusement, en termes de sévérité, celle-ci ne semble pas avoir de différence par rapport à la Covid-19 classique. Dès lors, le mieux serait de lancer le plus tôt possible la campagne de vaccination contre le nouveau coronavirus, conclut le spécialiste. Seulement voilà, les 65 millions de doses des vaccins Sinopharm et AstraZeneca commandées par le Maroc, attendues depuis plusieurs semaines, n’ont toujours pas été livrées par les fabricants. Entre-temps, le Maroc a signalé en début de semaine 473 nouveaux cas d’infection, portant ainsi le nombre total de cas confirmés à 460.144. Le bilan des décès liés au nouveau coronavirus s’est établi à 7.977 (+35), tandis que le nombre de guérisons a atteint 435.686 (+761).

Mesures de précaution, deux semaines de plus !

Dans la foulée des décisions prises par le gouvernement pour lutter contre la propagation de la Covid-19, il a été décidé lundi dernier de prolonger de deux semaines, à compter du 19 janvier à 21h, les mesures de précaution adoptées le 13 janvier. Dans un communiqué, le gouvernement précise que la prolongation s’explique par l’évolution de la situation épidémiologique au niveau mondial et l’apparition de nouvelles variantes du virus dans des pays voisins, s’inscrivant dans le cadre des efforts continus visant à lutter contre la propagation de cette pandémie et à en atténuer les effets. Cette décision intervient sur la base des recommandations de la commission scientifique et technique concernant la nécessité de maintenir les procédures nécessaires pour lutter contre le Covid-19, est-il expliqué.

Khadim Mbaye / Les Inspirations Éco


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