Maroc

Vaccination : l’Espagne plébiscite le Maroc

Les médias espagnols et gouverneurs régionaux sont admiratifs devant la gestion marocaine de la campagne de vaccination, considérée comme un exemple à suivre. Le voisin du nord accuse un important retard d’administration des doses des vaccins à cause de la stratégie européenne en matière d’approvisionnement.

La campagne de vaccination menée par le Maroc fait pâlir de jalousie ses voisins. Alors que l’Espagne peine à atteindre sa vitesse de croisière dans cette opération, les médias et gouverneurs locaux appellent le gouvernement central à prendre exemple sur l’expérience marocaine. C’est ainsi que le pure player Okdiario, proche de la droite espagnole, titre «Le Maroc fait rougir Sanchez : plus de vaccins avec un budget 37 fois moindre». Le média espagnol, qui ne prend pas de gants, en temps normal, lorsqu’il s’agit de critiquer les autorités marocaines, n’a pas manqué de mettre en avant le remarquable rythme de vaccination enregistré dans le royaume. Il relève également les incohérences de la gestion espagnole de la crise sanitaire en comparaison avec à celle du Maroc. Car pour Okdiario, «disposer d’un budget plus important ne signifie guère avoir une meilleure gestion sanitaire».

À ce titre, le média présente les statistiques fournies par l’Université d’Oxford, qui font état de 8,2 millions de doses de vaccins inoculées à la population résidant au Maroc. Pour Okdiario, ce rythme équivaut à 22 doses pour 100 habitants au Maroc, contre 18 doses pour 100 habitants en Espagne. De fait, l’Espagne aspire à immuniser 70% de sa population d’ici juillet. C’est du moins le souhait du chef du gouvernement, Pedro Sánchez, qui s’est exprimé pour rassurer quant au rythme d’administration des vaccins. Or, selon les calculs des experts, au rythme auquel évolue la campagne, cet objectif ne sera atteint qu’en mars 2022, chose qui pourrait compromettre la saison estivale, très attendue pour ravigoter une économie espagnole en berne. Ces retards s’expliquent par les problèmes d’approvisionnement dont souffrent les pays communautaires, du fait de la stratégie européenne d’effectuer un achat groupé des lots de vaccins.

À ce propos, plusieurs régions espagnoles ont menacé de faire cavalier seul en faisant appel à d’autres fournisseurs, et ce, pour ne pas souffrir de la lenteur de l’administration européenne. À ce sujet, des communautés autonomes ont annoncé leur projet de se tourner vers le vaccin russe Spoutnik pour pallier ce déficit en matière d’approvisionnement et de livraison, une fois que l’Agence européenne des médicaments autorisera son utilisation. «Notre voisin du sud a réussi, en peu de temps, à vacciner davantage de personnes qu’en Andalousie ou en Espagne», a critiqué le chef du gouvernement régional andalou, Juan Manuel Moreno, illustrant ainsi la lenteur de cette opération sous les latitudes espagnoles. Le mandataire régional a qualifié la gestion marocaine d’exceptionnelle alors que l’Europe, l’une des régions les plus riches au monde, «peine à fournir des lots de vaccins à sa population», a-t-il déploré. Pour Okdiario, ces retards n’affectent guère les pays voisins :
«Le cas du Maroc est le plus significatif, menant une campagne de vaccination tambour battant», indique le titre de presse. 

Amal Baba Ali, DNES à Séville / Les Inspirations Éco



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