Maroc

Université privée de Fès. Fouad Laroui reconstruit les ponts entre science et poésie

Ingénieur et poète, Fouad Laroui a su réconcilier science et poésie le temps d’une conférence à l’Université privée de Fès (UPF). Jouant d’esprit et d’érudition, il a mis en évidence les liens étroits unissant rationalité scientifique et émotion poétique, ces deux piliers de la pensée que notre époque oppose trop souvent. 

C’est devant une salle archicomble que l’écrivain Fouad Laroui a donné jeudi la conférence inaugurale de la nouvelle année universitaire de l’Université privée de Fès (UPF), intitulée «Science et poésie». Dans son allocution d’ouverture, Mohammed Aziz Lahlou, président de l’UPF, a mis en lumière la pertinence du thème choisi, soulignant que la rencontre entre ces deux domaines, souvent perçue comme improbable, ouvre en réalité la porte à une exploration inattendue.

Selon lui, Fouad Laroui, le conférencier invité, incarne par son parcours cette fusion unique entre raison scientifique et émotion poétique. Lahlou a ensuite évoqué la capacité de l’écrivain à transcender les frontières disciplinaires, à explorer des thèmes tels que l’identité et à donner vie à des idées universelles. Il a aussi célébré l’union de la science et de la poésie qui capture l’essence de la compréhension du monde. Pour le président de l’UPF, cette conférence était surtout une opportunité d’échanges intellectuels et un carrefour d’idées permettant de transcender les barrières du savoir.

Réconcilier la poésie et les sciences
Ingénieur de formation mais aussi romancier et poète, Fouad Laroui est ainsi parvenu à réconcilier la poésie et les sciences, «deux cultures», selon lui, que notre époque dualiste a trop souvent tendance à mettre en opposition. Après un préambule espiègle, l’écrivain interroge son auditoire : «Le soleil, est-ce une grande boule de feu ?». Une interrogation qui déstabilise certains, et en amuse d’autres. «Nous y reviendrons», promet le conférencier, alors que quelques mains téméraires se levaient. Avant de jouer les apprentis-sorciers, encore faut-il s’entendre sur les termes, avance Laroui, expliquant que contrairement aux idées reçues, la science ne se résume pas au savoir.

Pour lui, elle désigne ce qui est à la fois universel et nécessaire, comme la chute des objets soumis à la gravitation terrestre. Il explique alors que la poésie, quant à elle, consiste à introduire de l’humain dans une information, à lui donner d’autres sens que ceux, bruts, qu’un ordinateur pourrait générer. Revenons-en à notre soleil. Les physiciens sont catégoriques, ce n’est pas du feu puisqu’il n’y a pas d’oxygène dans l’espace.

Pourtant, depuis la nuit des temps, nous percevons cet astre comme une boule enflammée, source de chaleur et de lumière. Pour Fouad Laroui, «la science décrit le monde de façon rationnelle alors que la poésie traduit plutôt notre relation intime à la nature. Deux visions qui ne sont pas contradictoires mais… complémentaires !». Et d’expliquer finalement que l’être humain «complet» est à la fois scientifique et poète. Le premier analyse le monde de manière rationnelle, le second le contemple avec émotion. Deux manières de se relier à l’univers qui, loin de s’opposer, se répondent et se nourrissent.

Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO


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