Maroc

Un million de cartables : les artisans du cuir veulent s’associer à la production

La Chambre d’artisanat de la Région Fès-Meknès lutte depuis plus de trois ans pour qu’une partie de la commande publique revienne aux artisans.

Les artisans de la région Fès-Meknès veulent décrocher une part de la commande publique. C’est l’ambition de Abdelmalek Bouteyine, président de la Chambre d’artisanat de la Région Fès-Meknès, qui lutte depuis plus de trois ans pour qu’une partie de la commande publique revienne aux artisans. Cette proposition concerne notamment le secteur du BTP par l’introduction de l’artisanat marocain (zellidje, bois…) dans les chantiers de construction des lotissements et la production d’une partie ou de la totalité des cartables distribués dans le cadre de l’initiative «Un million de cartables».

Pour cette dernière, le président de la Chambre d’artisanat a adressé une lettre au département de tutelle, au wali et au président de la région pour appuyer son projet qui mobilisera plus de 15.000 artisans spécialisés dans le travail du cuir de la région. Le président de la Chambre a également proposé ce projet à la Commission spéciale pour le nouveau modèle de développement (CSMD) lors des rencontres régionales autour du développement du secteur de l’artisanat. «La concrétisation de cette initiative va avoir un grand impact sur le secteur de l’artisanat en général et la filière du cuir en particulier. Elle va permettre l’amélioration à la fois du revenu et de la compétitivité des artisans, et contribuer à la mise en place d’un nouveau modèle de production pour la filière du cuir artisanal», nous explique Abdelmalek Bouteyine, par ailleurs initiateur de ce projet. En effet, cette opération donnera, aux artisans de la filière, l’occasion de s’organiser en coopératives et de moderniser leurs processus de fabrication des produits en cuir.

Dans le cadre de cette initiative, le président de la Région Fès-Meknès a donné son accord pour intervenir financièrement si une différence entre le prix des cartables réalisés par les artisans et ceux importés de Chine était constatée. Notons que les produits proposés par les artisans sont estimés à 100 DH l’unité, et que leur qualité dépasse de loin celle des cartables chinois. En effet, la durée de vie moyenne de ces derniers ne dépasse pas six mois, alors que les cartables en cuir durent plus de deux ans. L’opération d’importation des cartables de Chine impacte chaque année les réserves en devises du Maroc, délestant celles-ci de plusieurs millions de dollars. La proposition de fabriquer les cartables au niveau national permettra l’émergence d’un écosystème dédié à la fabrication des cartables en cuir. Au-delà de la simple réponse à un besoin national, une éventuelle conquête des marchés africains pourrait être envisagée. Il faut rappeler que la commande publique est un créneau peu exploité par les TPME et entreprises artisanales. Les associations professionnelles de la région plaident pour l’octroi d’au moins 10% de la commande publique aux artisans locaux. Il est ainsi question d’inciter les artisans à répondre aux appels d’offres. En effet, les artisans répondent rarement présent sur les marchés publics, prétextant le manque de visibilité et de lisibilité de la commande publique, son approche complexe et peu adaptée à la petite entreprise et ses choix jugés parfois arbitraires. Pourtant, la commande publique pourrait être un vecteur de développement économique et social local, pour les acheteurs comme pour les artisans.

Mehdi Idrissi / Les Inspirations Éco


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