Transport routier : des accords sociaux en attente
Les partenaires sociaux veulent donner un nouveau souffle au dialogue social sectoriel, en vue d’aboutir à des accords sociaux à même de mettre un terme à l’attentisme qui prévaut toujours, impactant l’état d’avancement de la restructuration du secteur.
Le dialogue social sectoriel du transport routier figure parmi les dossiers les plus problématiques sur lesquels les partenaires sociaux devront s’accorder durant le prochain round en mars. Le cahier revendicatif des professionnels a été passé au crible lors des précédentes rencontres avec comme objectif principal de trouver un terrain d’entente pour dépasser le blocage au niveau du traitement des demandes émanant des représentants des transporteurs. En effet, la question de la couverture sociale est citée parmi les sujets prioritaires du dialogue social sectoriel durant cette étape. Une étape au cours de laquelle les partenaires sociaux sont déterminés à trouver des accords pour mettre un terme au désarroi que vivent plusieurs branches.
A côté de ce chantier d’envergure qui concerne principalement les chauffeurs professionnels, les différentes catégories de professionnels du transport routier sont concernées par ce nouveau round, avec une série de questions qui restent à l’ordre du jour. Elles portent, notamment, sur le transport national de marchandises pour compte d’autrui pour lequel trois réunions ont été consacrées, le transport routier international de voyageurs et celui touristique. D’autres branches de l’activité sont également concernées. Il s’agit essentiellement du transport international routier de marchandises, du transport routier de marchandises dans les ports et de la conduite professionnelle. L’élargissement du dialogue a aussi permis d’aborder les mesures préconisées pour les professionnels dans le dépannage des véhicules et la location de voitures sans conducteur.
«D’autres rencontres sont programmées au cours des prochaines semaines. Elles concerneront les activités du transport dans le milieu rural, la formation des conducteurs professionnels, le transport de gaz liquéfié et le transport du personnel pour le compte d’autrui», comme indiqué à l’ordre du jour des questions qui seront examinées par les partenaires sociaux.
Sur un autre registre, le souci de la continuité des projets lancés conjointement reste pesant pour les partenaires sociaux. C’est dans cette optique que la poursuite du processus de renouvellement du parc des véhicules reste parmi les principales préoccupations. Il faut dire que le dernier bilan établi en 2021 montre que plusieurs indicateurs attestent de la continuité des projets de renouvellement du parc, et de l’amélioration des conditions d’exercice de 1.677 entreprises du transport routier qui ont été recensées. En plus de la création d’un registre spécial pour les véhicules de transport routier, la feuille de route des partenaires sociaux se base sur la restructuration des transporteurs et le renforcement du contrôle. Toujours est-il, le rallongement du délai, jusqu’au 31 juillet 2021, devrait logiquement maximiser les chances d’aboutissement de cette initiative. Les dernières statistiques indiquent de leur côté que le coût financier des dossiers a atteint 250 MDH durant la phase de démarrage, au moment où le nombre de dossiers relatifs au renouvellement du parc des camions et des autocars a atteint 700 dossiers, dont 520 à Casablanca.
Les principales attentes du prochain round
Les professionnels du transport routier s’attendent à des réponses concrètes à leur cahier revendicatif durant le round prévu ce mois. «À partir des conclusions qui seront parvenues à cet égard, le ministère procédera, à partir de cette semaine et pendant le mois de mars, à l’organisation d’une troisième série de réunions techniques ad hoc au niveau de la Direction des transports routiers, afin de mettre en œuvre les solutions adéquates et convenues pour promouvoir le secteur et accompagner les entreprises de transport dans la mise à niveau de la qualité de leurs services», lit-on au niveau du compte rendu de la dernière réunion des deux parties. Il est à noter que certaines doléances des professionnels exprimées, lors des précédentes réunions, ont été partiellement satisfaites. Elles concernent particulièrement l’accélération de la cadence de traitement des dossiers relatifs au programme de renouvellement du parc, la prolongation de la gratuité de la formation au profit des conducteurs professionnels, l’accompagnement des entreprises de transport affectées par les répercussions de la pandémie ainsi que la simplification et la digitalisation de certaines procédures. Les principaux points discutés ont porté sur le gasoil professionnel, la représentativité au sein du secteur, ainsi que la vision stratégique pour le développement du secteur, en tenant compte de la conjoncture actuelle, précise le dernier bilan du dialogue social sectoriel du transport routier. L’optimisme reste par conséquent de mise durant cette étape du dialogue social, qui demeure «la seule voie pour aplanir les problématiques soulevées». Le ministère a adressé des matrices contenant les doléances des professionnels et les propositions de l’Administration pour leur traitement, à l’ensemble des représentations professionnelles ayant pris part aux rencontres tenues jusqu’à présent, accompagnées de questionnaires visant l’approfondissement du diagnostic de certaines problématiques. L’objectif étant d’enrichir ces documents par les avis des professionnels, leurs attentes et leurs suggestions afin de les prendre en considération lors des prochaines réunions techniques avec les différents départements ministériels et établissements publics concernés, afin de se concerter sur les problématiques qui relèvent de leurs compétences.
Younes Bennajah / Les Inspirations ÉCO