Transport et logistique : une nouvelle vision pour de nouvelles ambitions
Malgré les réformes et initiatives mises en place, le secteur du transport routier et de la logistique n’a pas atteint les performances attendues. Le ministère de tutelle a donc élaboré une nouvelle vision pour renforcer le rôle du secteur et l’ériger en tant que levier de développement du Royaume.
Ce n’est un secret pour personne, les réformes et initiatives mises en place pour le secteur du transport routier et de la logistique n’ont pas atteint les performances attendues. Face à cela, Mohammed Abdeljalil, ministre de tutelle qui participait à la réunion de la Commission des infrastructures, de l’énergie, des mines et de l’environnement à la Chambre des représentants, a précisé que «le gouvernement travaille en collaboration avec ses partenaires pour moderniser le secteur du transport et de la logistique». Il a joute que «pour répondre aux problèmes structurels du secteur, des solutions appropriées sont actuellement en cours d’examen pour accélérer sa réforme et le rendre plus résistant aux défis futurs, tels que les fluctuations économiques, le développement technologique, le transport durable et la concurrence internationale».
Le ministre n’a pas manqué de rappeler l’importance «cruciale» du secteur du transport et de la logistique pour renforcer la compétitivité de l’économie nationale et approvisionner l’ensemble du territoire en biens et marchandises, tout en mettant en avant le rôle vital du secteur dans la mobilité des citoyens, en particulier pour le désenclavement des zones rurales et montagneuses. Plusieurs chantiers ont été menés dans ce cadre, incluant la libéralisation du transport routier de marchandises, la transformation de l’Office national du transport en Société nationale des transports et de la logistique, ainsi que la mise en place d’un code de la route innovant.
Ces initiatives sont considérées comme structurantes pour garantir la réforme du secteur du transport routier et de la logistique, qui a été entreprise sous la conduite éclairée de SM le Roi Mohammed VI au cours des deux dernières décennies. Rappelant, dans ce cadre, la mise en place d’une stratégie nationale ambitieuse et volontariste visant à développer la compétitivité logistique, à activer la stratégie et les plans de sécurité routière et à mettre en place l’Agence marocaine de développement des activités logistiques et l’Agence nationale de la sécurité routière.
Surmonter les lacunes structurelles
Malgré les réformes et initiatives mises en place, le secteur du transport routier et de la logistique n’a pas atteint les performances attendues, constate le ministre. Cette situation est due à une carence structurelle qui limite sa compétitivité et son efficacité. Le ministère a donc élaboré une nouvelle vision pour renforcer le rôle du secteur en tant que levier de développement du Royaume.
Cette vision se traduit par la création d’un transport intégré et durable et d’une logistique compétitive qui accompagne la croissance économique et contribue à l’amélioration du niveau de vie des citoyens. Le ministère a mis en place quatre axes stratégiques interconnectés pour concrétiser sa vision ambitieuse. Le premier axe concerne la mobilité des personnes et vise à développer un système de transport en commun intégré et durable, en travaillant avec les régions pour développer les réseaux de transport en commun et améliorer le transport dans les zones rurales, dans le cadre de la mise en œuvre de la régionalisation avancée.
Le deuxième axe vise à promouvoir la logistique et le transport des marchandises, en développant des chaînes logistiques performantes pour renforcer la compétitivité de l’économie nationale. La priorité est accordée à l’accélération de la mise en œuvre des zones logistiques et au développement des compétences dans le secteur du transport des marchandises et de la logistique. Le troisième axe porte sur l’amélioration de la gouvernance des services et des structures du transport et de la logistique, en mettant l’accent sur l’efficacité de la gestion des stratégies sectorielles, la mise en œuvre des chantiers de réforme des entreprises et des établissements publics sous tutelle et la réhabilitation du cadre juridique pour qu’il soit conforme aux références nationales et aux engagements du pays sur le plan international.
Enfin, le quatrième axe a pour objectif de renforcer le rôle de l’administration pour la rendre plus ouverte et plus proche des usagers, en accélérant la transformation numérique du ministère, en dématérialisant les services et en simplifiant les procédures, ainsi qu’en qualifiant les ressources humaines.
Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO