Trafic aérien : le Nord du Maroc dévoile ses ambitions
Après Tanger, c’est au tour de Tétouan d’abriter un nouveau hub aéroportuaire. Ce qui annonce des perspectives prometteuses pour le Nord du Maroc dans le trafic aérien. Une bonne nouvelle pour les opérateurs touristiques de la région. Explications.
C’est un véritable coup de pouce pour le développement économique de la région du Nord du Maroc. L’implantation d’une seconde base aérienne pour les compagnies desservant le marché domestique et international du trafic aérien est saluée par les opérateurs touristiques. C’est notamment le cas au niveau de l’Association des hôteliers de la ville du détroit qui y voit une belle opportunité de rapprocher les touristes nationaux et internationaux de cette destination qui compte des villes de renommée mondiale comme Chefchaouen.
Autrement dit, les voyageurs et touristes attirés par les différentes destinations touristiques nationales n’auront plus besoin d’atterrir à Casablanca ou Marrakech, mais pourront désormais entrer directement par Tanger, pour continuer leur périple dans le reste du Royaume.
Ce qui est plutôt une bonne nouvelle pour les destinations du Nord, à l’image de l’incontournable Chefchaouen, et de toute la rive méditerranéenne. Puisque, aujourd’hui, une bonne partie des touristes sont obligés d’atterrir à Casablanca, avant de remonter vers le Nord, puis reprendre d’autres directions. La disponibilité du TGV à Tanger va favoriser ce positionnement, surtout lorsque la ligne à grande vitesse à destination de Marrakech sera effective.
Fortes hausses
Sur un plan purement aéroportuaire, c’est la ville de Tétouan qui émerge comme le deuxième point de repère après celle de Tanger. Après avoir connu des travaux d’élargissement, son aéroport va désormais jouer un rôle plus consistant dans la redistribution des dessertes aériennes domestiques et internationales. De quoi contribuer à l’augmentation sensible de son activité. Car, en 2023, il avait connu une hausse de 35% de ses activités, selon l’ONDA, avec 253.552 passagers. Il va s’inscrire dans la même dynamique que Tanger Ibn Battouta, qui a vu son augmentation de trafic monter de 34% sur une année, avec plus de 1,9 million de passagers.
En tout cas, ces perspectives de développement sont confirmées par la tendance actuelle de l’évolution du trafic aérien. Une belle forme que l’ONDA explique, et notamment dans d’autres aéroports du Royaume qui performent, par «la reprise de beaucoup de vols qui ont été suspendus durant la crise sanitaire, et également par la création de plusieurs routes aériennes inédites».
Cap sur 2040
D’ailleurs, c’est conscient de ces perspectives de développement dans le court et moyen termes que les autorités de la ville, ainsi que l’ONDA, s’activent pour mettre les infrastructures à jour. La rénovation et la mise en service du Terminal 1 de l’aéroport international de Tanger-Ibn Battouta entre dans cette logique.
Cette transformation s’inscrit dans le cadre d’un projet global, qualifié de «Quick wins», qui se fixe pour objectif de répondre aux besoins d’évolution du trafic aérien à l’horizon 2027, et ce, en attendant la réalisation d’un nouveau terminal prévu pour l’année 2028.
D’ailleurs, l’ONDA a lancé un appel d’offres pour la construction d’un nouveau terminal avec une capacité qui dépasse les 3,5 millions passagers, et ce, afin d’accompagner la dynamique de développement que connaît la ville du détroit.
Ce nouveau terminal permettra de répondre à la croissance du trafic à l’horizon 2040 et de construire une nouvelle tour de contrôle, ainsi que divers aménagements extérieurs. A ce propos, le groupement Tarik Bouhmala- Abdelkrim Bouyacoub a décroché le marché pour la réalisation des études architecturales.
Abdellah Benahmed / Les Inspirations ÉCO