Tourisme. Voyager local, une chimère !
La saison estivale est synonyme de voyages et d’escapades pour de nombreux Marocains. Seuls, en groupe ou en famille, les touristes locaux cherchent la bonne affaire, ce qui s’avère difficile à obtenir au vu des offres disponibles.
Les prix repartent toujours à la hausse durant la période estivale, notamment en raison de l’affluence importante sur certaines destinations. Le prix des nuitées peut doubler dans certains établissements hôteliers, alors que la location de particulier à particulier donne libre cours aux envies des propriétaires. Sur ce point, l’on a pu observer que des appartements mis à la location peuvent facilement passer de 350 DH/nuit en période normale, à plus de 2.000 DH/nuit durant l’été. Interrogé sur ce phénomène, l’un des propriétaires qui s’adonnent à cette activité nous a expliqué que durant l’été, il est surtout question de rentabiliser son bien. «Une maison qui accueille en temps normal 2 à 4 personnes, héberge désormais 2 à 3 familles. Il est normal que l’on cherche à rentabiliser son bien, surtout que si l’on fait un calcul, le prix est divisé entre les familles. On part donc sur 500 à 750 dirhams par famille, ce qui est tout à fait normal pour les locataires», affirme-t-il.
Du simple au double
Malgré cette tendance à la surenchère, les établissements hôteliers ne perdent pas tout attrait. Ainsi, certains Marocains décident de voyager «intelligemment», en passant par des plateformes de réservation en ligne. Celles-ci offrent souvent des deals destinés aux touristes étrangers (payables en devises) que l’on peut acquérir avec une carte internationale. Nous avons pu vérifier qu’à Marrakech par exemple chez certains établissement, l’écart de prix entre une réservation sur place et ce qui est proposé sur une plateforme de réservation va du simple au double.
Une politique séduction à repenser
Aujourd’hui, si l’on cherche à encourager le tourisme interne, il faut comprendre que l’offre n’est pas forcément adaptée à la demande. Le Marocain a bien envie de découvrir son pays, mais en profitant des mêmes conditions et offres proposées aux étrangers. En faisant un tour sur les réseaux sociaux, l’on réalise souvent que les réclamations sont les mêmes : un service discriminatoire, des offres jugées financièrement prohibitives, et un faible intérêt pour le touriste national.
Abdellah Ouardirhi / Les Inspirations ÉCO
