Textile & habillement : les opérateurs capitalisent sur les acquis
Lundi 1er novembre, s’est tenue une réunion de travail entre l’Association marocaine des industries du textile et de l’habillement (AMITH) et le ministre de l’Industrie et du commerce, Ryad Mezzour. Détail des discussions.
Renforcer la présence des marques marocaines sur le marché national et international, faciliter l’accès du produit national à certains marchés et renforcer la compétitivité et l’intégration locale… Telles sont les priorités qui se sont dégagées de la dernière réunion de travail tenue lundi 1er novembre au siège de l’École supérieure des industries du textile et de l’habillement (ESITH), entre Ryad Mezzour, ministre de l’Industrie et du commerce et l’Association marocaine des industries du textile et de l’habillement (AMITH). L’objectif de la rencontre était de faire l’état des lieux et de mettre en relief les enjeux du secteur. Soulignant l’importance stratégique du secteur textile dans l’économie nationale, le ministre a rappelé «son rôle incontournable» dans le développement et la dynamique industrielles, ainsi que «sa grande mobilisation» dans la riposte anti-Covid-19. «La pandémie Covid-19 a démontré encore plus l’importance stratégique de ce secteur qui a connu l’émergence de nouvelles filières liées au textile technique médical», a-t-il-déclaré. Sa force, le secteur la doit à ses atouts, à commencer par un savoir-faire de renommée internationale auprès des plus grandes marques, sa production de qualité et sa compétitivité. «Mais, sans le capital humain, ce secteur n’aurait pas atteint ce niveau d’excellence. Les femmes et les hommes qui travaillent, dans et pour le secteur, représentent le véritable fer de lance de cette industrie», a insisté Mezzour, rappelant que le ministère, via des partenariats, a mis en place deux institutions de référence pour la formation de compétences dans le domaine : l’ESITH et CASA MODA ACADEMY.
Le contexte de relocalisation des sites industriels offre des opportunités à saisir
«Le secteur doit capitaliser sur ses nombreux acquis et saisir les opportunités qu’offre ce contexte économique mondial de relocalisation des sites industriels, pour attirer plus d’investisseurs et monter en gamme», a affirmé le ministre, précisant que l’un des enjeux majeurs du secteur consiste à «se doter d’un amont fort pour une meilleure intégration et une plus grande compétitivité lui permettant de conquérir de nouveaux marchés à l’export». «L’investissement, dans l’amont du secteur textile, est stratégique pour sa pérennisation autant que la mutation vers des business modèles orientés produits finis», a-t-il-expliqué. Et de souligner que 102 projets d’investissement, dans l’ensemble de la chaîne de valeur textile (de l’amont au produit fini), ont été accompagnés, dans le cadre du Plan de relance industrielle, avec un montant d’investissement prévisionnel de 3,07 MMDH et devraient permettre la création de plus de 15.555 emplois stables. Ces projets devraient aussi générer, au titre de la 3e année, un chiffre d’affaires prévisionnel de plus de 6,96 MMDH, dont 44 % destinés au marché local.
Diversifier les donneurs d’ordre et se mettre au diapason des normes environnementales
Évoquant les différents enjeux du secteur, Mezzour a, également, affirmé la nécessité pour les opérateurs, de diversifier leurs donneurs d’ordre et de se mettre au diapason des normes environnementales et de développement durable pour un textile écoresponsable, précisant que la longévité du produit textile marocain en dépend. «En effet, les marques européennes et américaines sont de plus en plus exigeantes sur le respect des normes environnementales et du développement durable», a-t-il-indiqué. Et d’ajouter que «le Made in Morocco a tout à y gagner : «Le label marocain doit avoir une place de choix dans le marché local et international et nous ne ménagerons aucun effort pour y arriver. C’est une priorité inscrite au programme du gouvernement ».
Capter la commande publique pour le développement du Made in Morocco
«Le développement de la fabrication locale, c’est aussi le développement de marques purement marocaines de qualité, et à des prix abordables, pour le consommateur national», a précisé le ministre, qui appelle les opérateurs à «capter la commande privée (grandes et moyennes surfaces, centrales d’achat…) et la commande publique pour le développement du Made in Morocco».
Le secteur en chiffres
Premier pourvoyeur d’emplois industriels du Maroc, le textile compte 189.000 personnes, soit 22% de l’effectif industriel, a rappelé Mezzour, soulignant que le Plan d’accélération industrielle (PAI) a permis la création de 116.000 emplois dans le secteur entre 2014 et 2020, soit 116% de l’objectif initial. Dans le cadre du PAI, 227 projets d’investissement ont été, également, lancés dans le secteur, dont 38 projets locomotives et 189 projets d’investissement PME, avec un montant global d’investissement de 5,6 milliards de dirhams (MMDH). Le secteur a enregistré, au cours de cette même période, un chiffre d’affaires additionnel de 5,5 MMDH
Modeste Kouamé / Les Inspirations ÉCO