Terres du Saïss : le projet de sauvegarde devient réalité

Le ministre de l’Agriculture, Ahmed El Bouari, concrétise aujourd’hui une longue attente pour les cultivateurs de la plaine du Saïss. Avec le lancement de la mise en eau du projet de sauvegarde, l’eau de surface arrive enfin dans les parcelles, promettant de sécuriser les cultures et de soulager la nappe phréatique.
Ahmed El Bouari, ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, effectue aujourd’hui une visite de terrain décisive dans la région Fès-Meknès. Ce déplacement marque la concrétisation d’une attente de plusieurs années pour le monde agricole local. Il s’agit du lancement officiel de la mise en eau du projet de sauvegarde de la plaine de Saïss.
Pour des milliers d’agriculteurs confrontés à un déficit hydrique chronique, cette journée symbolise le passage d’un projet d’envergure à une réalité tangible, où l’eau de surface, régularisée et maîtrisée, arrive enfin à leurs exploitations.
Un projet stratégique qui prend forme
Au cœur de cette visite, se trouve la réponse structurelle à la surexploitation de la nappe phréatique du Saïss, dont le niveau baisse de manière alarmante depuis plusieurs années. Le projet d’aménagement hydroagricole vise à inverser cette tendance en substituant les eaux de surface transférées depuis le barrage MDEZ aux prélèvements souterrains.
Aujourd’hui, ce chantier stratégique quitte le domaine des plans et des infrastructures pour entrer dans sa phase opérationnelle. La visite ministérielle ne se limite pas à une simple inauguration mais elle matérialise l’aboutissement d’un processus complexe qui sécurise l’avenir de l’un des bassins agricoles les plus importants du Royaume. Pour les agriculteurs, cet événement transforme une perspective lointaine en une ressource concrète et disponible à la borne.
Du barrage à la borne, un parcours technique maîtrisé
Afin de constater l’opérationnalité du système, la journée débute dans la commune de Laksir (province d’El Hajeb). Le cortège ministériel s’arrête devant l’ouvrage de la «cheminée d’équilibre», une pièce maîtresse de l’ingénierie du projet. Une présentation technique y est faite, détaillant son rôle dans la régulation des importants volumes d’eau transitant par la conduite d’adduction principale.
Plus tard, dans la province de Sefrou, la visite de l’obturateur à disque OB 2 vient compléter cette vision d’ensemble du réseau. Ces infrastructures modernes ne sont pas de simples ouvrages, mais les garantes d’une distribution d’eau efficiente et sécurisée, acheminant la ressource vitale du barrage jusqu’aux bornes de livraison installées aux abords des parcelles agricoles.
L’eau arrive enfin dans les exploitations
Le moment central de la journée est sans conteste le lancement effectif de l’irrigation chez les paysans. Dans les provinces d’El Hajeb et de Meknès. le ministre procède symboliquement à la mise en eau sur plusieurs exploitations de tailles diverses. Chez un petit exploitant de deux ha, l’eau du nouveau réseau est raccordée directement à son système de goutte-à-goutte, irriguant une parcelle d’oignons.
Sur une autre exploitation de 10 ha, ce sont des parcelles arboricoles qui bénéficient de cette première irrigation. Chaque étape est une démonstration concrète où l’eau est accessible depuis une borne moderne, prête à être utilisée. Pour ces agriculteurs, l’ouverture de la vanne met fin à une période d’incertitude liée à l’épuisement de la nappe et à la précarité des forages.
Une promesse de durabilité pour l’agriculture locale
Cette mise en eau représente bien plus qu’un simple apport hydrique. Elle constitue une promesse de viabilité et de résilience pour l’agriculture de la plaine du Saïss. En offrant un accès fiable et pérenne à l’eau, le projet permet aux agriculteurs de planifier leurs cultures, d’investir dans la modernisation de leurs équipements et de sécuriser leurs rendements.
Cette initiative s’inscrit pleinement dans la stratégie nationale visant à adapter le secteur aux défis du changement climatique. Selon les paysans des provinces Sefrou et El Hajeb, cette journée ne marque donc pas une fin, mais le début d’un nouveau chapitre pour l’agriculture de la région, un chapitre où la gestion durable de l’eau devient le pilier d’un développement socio-économique stable et pérenne.
Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO