Maroc

Télévision : Le rappel à l’ordre de la HACA

Le gendarme de l’audiovisuel ne badine pas avec le respect des lois et des règles de diffusion, et en cas de dérapages, il n’hésite pas à taper sur les doigts des chaînes et radios nationales. Dans la dernière livraison du bulletin officiel, l’on apprend que la Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA) a constaté plusieurs égarements des télévisions du pôle public. 

Une histoire de morale
La chaîne d’Aïn Sebaâ a écopé d’un avertissement à cause de l’émission : «Des histoires et des hommes». L’épisode diffusé le 20 décembre 2015 sous le titre le «Chalat de Tunis» n’est pas passé inaperçu. Le ministre de la Communication, Mustapha El Khalfi, a adressé une lettre au régulateur audiovisuel, tandis que la Direction générale de la communication audiovisuelle a rédigé un rapport sur l’épisode en question. Les «sages» de la HACA, réunis le 19 mai dernier, ont dû donc passé au scan les différentes séquences de cette émission. Verdict : 2M a diffusé une émission où des expressions jugées choquantes ont été utilisées. «J’ai fait bosser des putes» ; «parfois quand tu balafres, tu jouis pour que la blessure… ne cicatrice pas, reste béante, sur les fesses» ; «c’est mieux après chaque fois quelle baisse son pantalon, elle prend conscience de sa faute». La haute autorité a demandé des explications aux responsables de la deuxième chaîne, mais les réponses ont été peu convaincantes. Résultat : la HACA a estimé que 2M Soread a enfreint les lois en vigueur et a décidé de lui envoyer un avertissement.

Crimes et châtiments
La chaîne d’Aïn Sebaâ s’est également attirée les foudres de la HACA à cause de son journal télévisé en arabe du 1er février 2016. Le JT a diffusé un reportage sur le démantèlement d’une bande accusée de constituer un réseau criminel. Selon le gendarme de l’audiovisuel, l’utilisation de certaines expressions portent atteinte au principe de la présomption d’innocence et ne respectent pas la vie privée des personnes concernées. «Démantèlement d’une bande criminelle qui exécute des opérations de vol à l’aide d’armes blanches» ; «victimes d’une bande criminelle… » ; «…qui utilisent des outils dangereux…».

La chaîne d’Aïn Sebaâ s’est fait tirer les oreilles par la HACA qui estime que les propos tenus par le JT condamnent les personnes accusées alors que l’affaire est encore devant la justice. Réunis le 23 juin dernier, les membres du Conseil supérieur de la communication audiovisuelle ont décidé que 2M Soread n’a pas respecté ses engagements. Un avertissement lui a été envoyé en guise de carton jaune. La même erreur a été commise par Medi1 TV.

Dans son journal télévisé du 2 février 2016, la chaîne tangéroise a diffusé un reportage sur l’arrestation par une brigade de la police judiciaire de plusieurs personnes à Témara, accusées de constitution d’un réseau criminel. «Afin de déterminer les profils des criminels…» ; «Un crime commis par cette bande présumée» ; «Il s’est révélé qu’ils sont impliqués dans plusieurs affaires, en particulier un homicide». Pour la HACA, ces expressions portent une atteinte grave au principe de la présomption d’innocence et à la confidentialité de l’enquête. Ainsi, les sages de la HACA, réunis le 23 juin dernier, ont décidé que Medi1 TV a failli à ses obligations concernant la couverture des procédures judiciaires.

Publicité cachée
La Société nationale de radiodiffusion et de télévision (SNRT) n’est pas en reste. Mais cette fois-ci, la HACA sévit pour une histoire de publicité cachée. Al Oula, une des chaînes de la SNRT, qui diffusait un des épisodes de son feuilleton «Dar Dmana», le 3 février dernier, a commis une entorse aux règles en vigueur en manière de publicité et de sponsoring. La Haca a constaté que, contrairement à l’article 2 de la loi 77.03 et faisant fi de ses cahiers des charges, la première chaîne a laissé passer la marque du sponsor de l’émission pendant 6 secondes.

Le Haca rappelle que la mention du sponsor ne peut être faite qu’au début ou à la fin de l’émission et que d’une manière instantanée et indirecte, une allusion peut être faite au partenaire de l’émission en moins de 3 secondes. Al Oula a dépassé le temps consacré à cette opération, ce qui l’a mis en porte-à-faux par rapport aux lois en vigueur. Là aussi, la Haca s’est contentée d’un avertissement à la chaîne. 


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