Maroc

Taux directeur : AGR anticipe une nouvelle baisse

Pour Attijari global research, la baisse du taux directeur décidée par Bank Al-Maghrib permet de soutenir la croissance et devrait avoir un effet positif sur le déficit public. Dans cette logique, il n’est pas exclu que la Banque centrale poursuive cette dynamique baissière à 2% au cours des prochains mois.

«Au vu des nouvelles prévisions d’évolution de l’inflation, nous anticipons une poursuite de la baisse du taux directeur en 2025 vers un taux d’équilibre à 2%. Ce scénario pourrait être amené à se réajuster en cas de concrétisation des risques inflationnistes à l’international».

C’est Attijari global research (AGR) qui réagit ainsi, au lendemain de la décision de Bank Al-Maghrib (BAM) d’abaisser son taux directeur à 2,25%. Pour AGR, la Banque centrale, en décidant de réajuster à la baisse ce taux, accélère ainsi «son cap accommodant», et confirme sa volonté de soutenir la croissance économique, et ce, dans un contexte mondial de plus en plus instable, marqué par les tensions géopolitiques.

«Cette baisse devrait avoir un effet positif sur le déficit public projeté à 3,5% du PIB en 2025, contre 3,9% en 2024. Selon nos estimations, chaque baisse du taux directeur de -25 points de base (pbs), générerait une économie budgétaire pour le Trésor, en charge d’intérêts annuelle, avoisinant les 300 MDH».

Tendance
Cette baisse du taux directeur intervient aussi dans une dynamique d’entrée dans une nouvelle ère d’investissements importants pour le Maroc, en perspective, bien évidemment, de ses grands rendez-vous mondiaux, notamment la co-organisation du Mondial 2030. AGR rappelle ainsi que plus de 1.700 MMDH d’investissements sont prévus au cours des cinq prochaines années.

Toutefois, pour les analystes, la dernière décision de BAM «ressort en décalage avec le consensus des opérateurs du marché autour d’un statu quo, mais demeure en ligne avec la tendance monétaire à international». Car il faut rappeler que la moitié des 35 plus grandes banques centrales à travers le monde ont également baissé leur taux directeur, à l’image d’ailleurs de la Banque centrale européenne (BCE).

Aux États-Unis, le président Donald Trump met la pression sur la FED pour que celle-ci réduise son taux directeur dans les jours à venir.

Inflation en baisse ?
Cela dit, les perspectives de baisse de l’inflation sont également esquissées. On est ainsi passé de 2,4% à 2%. Pour AGR, cela paraît plutôt logique. «Malgré la remontée des risques inflationnistes à l’échelle internationale, le Maroc semble encore épargné, avec un impact limité sur les prévisions d’inflation à moyen terme».

Dans ce sens, on estime que la situation devrait s’améliorer dans les mois à venir grâce, notamment, à la décision royale d’annuler le sacrifice de l’Aid Al Adha, qui commence à se répercuter par une baisse des prix des viandes rouges.

Le retour des précipitations durant le mois de Ramadan constitue également un très bon indicateur pour la suite de la campagne agricole, notamment pour les cultures printanière ainsi que pour les cultures maraîchères, sucrières et fruitières.

Pour AGR, l’ensemble de ces facteurs permet d’entretenir l’espoir quant à la réalisation des objectifs de maîtrise de l’inflation durant les prochains mois. Cela, à condition qu’un choc exogène sur la scène internationale ne ravive pas les facteurs d’inflation, notamment une remontée des prix des matières premières énergétiques et alimentaires.

Vers une forte hausse des crédits bancaires

AGR rappelle que la régularisation fiscale au titre de l’année 2024 a permis d’alléger ponctuellement les pressions sur le déficit de liquidité bancaire, à travers une atténuation de la circulation fiduciaire durant les deux premiers mois de l’année en cours. Néanmoins ce déficit est amené à se creuser à plus de 140 MMDH en 2025 et 160 MDH en 2026.

Par ailleurs, poursuit AGR, «les taux débiteurs continuent d’intégrer la baisse cumulée du taux directeur en 2024, avec un repli de -35 pbs en 2024, à 5,08%. À l’opposé, pour les mois à venir, les crédits bancaires devraient, en ce qui les concerne, afficher une nette accélération à +5,9% en 2025 et 6% en 2026 contre 2,6% en 2024.

Abdellah Benhamed / Les Inspirations ÉCO



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