Maroc

Taounate : l’ANRAC déploie des drones pour un contrôle de haute précision

Au cœur de la région du Rif, berceau historique de la cannabiculture, des drones sillonnent désormais le ciel pour superviser la production légale du cannabis, encadrée par l’ANRAC. Cette initiative vise à garantir la traçabilité et la transparence de cette filière en plein essor, tout en accompagnant les agriculteurs dans leur transition vers un marché légal et durable.

Au cœur des montagnes du Rif, là où le cannabis a toujours été cultivé, une révolution technologique vient de se mettre en marche. Des drones sillonnent désormais le ciel de Taounate, une province emblématique de cette culture ancestrale, pour surveiller la production de cannabis, désormais encadrée par la loi.

En effet, l’Agence nationale de réglementation des activités relatives au cannabis (ANRAC) mise sur l’innovation pour garantir la traçabilité et la transparence de cette filière en plein essor. L’utilisation de drones constitue une avancée significative dans les méthodes de supervision de l’ANRAC. Ces appareils permettent de réaliser des prises de vue aériennes des parcelles, facilitant ainsi la vérification de la conformité des cultures avec les autorisations délivrées.

L’agence peut ainsi s’assurer que les agriculteurs respectent les limites de superficie autorisées et que les parcelles sont effectivement exploitées comme prévu, conformément à la loi 13-21 qui régit la culture du cannabis à des fins médicales et industrielles.

Un contrôle dans une logique d’accompagnement et non de sanction
Selon Ihssane Sidki, directeur provincial de l’ANRAC à Taounate, cette démarche s’inscrit dans le cadre des efforts continus de l’agence pour moderniser ses méthodes de supervision et d’accompagnement des agriculteurs engagés dans cette filière émergente. Il a précisé que cette approche de contrôle s’inscrit dans une logique d’accompagnement et non de sanction.

«On n’est pas dans une logique de sanction, mais plutôt d’accompagnement et de conseil», a-t-il rassuré.

«Le caractère récent de la filière licite du cannabis nécessite un soutien continu aux acteurs impliqués». L’importance de ce contrôle de haute précision s’explique par la nature intégrée de la filière du cannabis licite. Les agriculteurs, adhérents à des coopératives, doivent livrer leur production à des investisseurs agréés qui sont informés à l’avance des superficies cultivées et des quantités moyennes de production attendues. Tout dépassement de ces quantités est strictement encadré par la loi, qui stipule que tout surplus doit être détruit.

Le nombre de cultivateurs appelé à doubler
La province de Taounate, avec sa forte concentration de cultivateurs de cannabis, représente un défi particulier pour l’ANRAC. Cependant, l’agence assure disposer des moyens nécessaires, tant humains que matériels, pour faire face à cette tâche. Le nombre d’agriculteurs adhérant au programme devrait d’ailleurs doubler l’année prochaine, encouragé par la grâce royale qui facilite la transition vers le cadre réglementaire et licite.

L’initiative de l’ANRAC s’inscrit dans un contexte plus large de régulation et de développement de la filière du cannabis au Maroc. Le Royaume cherche à tirer parti du potentiel économique de cette culture tout en assurant un cadre légal strict et un contrôle rigoureux. Le recours aux drones témoigne de la volonté de l’ANRAC de moderniser ses méthodes de contrôle et d’assurer la transparence et la traçabilité de la filière, contribuant ainsi à la construction d’un marché légal et durable du cannabis.

Traçabilité et qualité : l’ANRAC encadre toute la chaîne
Le rôle de l’ANRAC ne se limite pas au contrôle des parcelles de cannabis. L’agence a également pour mission de veiller au respect des dispositions réglementaires de la loi 13-21 pour l’ensemble des activités liées à la filière du cannabis légal, de la production à la commercialisation, en passant par la transformation et l’exportation.

Ainsi, l’ANRAC s’assure que chaque acteur de la filière, qu’il s’agisse de cultivateurs, de transformateurs ou d’exportateurs, respecte les normes et standards définis par la loi. Ces normes concernent, notamment, la teneur en THC réglementée, les normes d’étiquetage, la superficie cultivée, la tenue des registres de chaque activité, l’enregistrement des produits auprès des autorités sanitaires et le respect des normes internationales.

L’ANRAC veille ainsi à la qualité, à la sécurité et à la traçabilité du cannabis légal produit au Maroc, contribuant ainsi à la construction d’une filière crédible et durable.

Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO

 


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