Maroc

Stelia Aerospace Maroc : La 2e usine «parée au décollage»

Les travaux de la deuxième usine de Stelia Aerospace Maroc, filiale à 100% d’Airbus, sont pratiquement achevés. Zoom sur les challenges de cette montée en gamme.

Les gros œuvres du nouveau site de Stelia Maroc sont terminés. Cette unité, située sur la zone Midparc -dédiée au secteur aéronautique-, devrait se préparer à la phase de transfert d’activités depuis la première usine vers le nouveau site. À terme, 400 à 500 salariés y assureront l’assemblage de sous-ensembles aéronautiques, portant le nombre total d’employés Stelia au Maroc à plus de 800.

Améliorer la technicité
Stelia Aerospace Maroc est spécialisée dans la fabrication composite, l’assemblage de sous-ensembles métalliques complexes, la maintenance et le support d’équipements avioniques. L’extension des activités de Stelia Maroc vont permettre, avec la création de cette nouvelle usine de 15.000 m², de réaliser des pièces avec un niveau de technicité plus élevé. Cette nouvelle usine, créée sous le nom d’ACAM, traduit une montée en gamme de Stelia au Maroc. «L’usine pourra réaliser des pièces avec un degré de complexité plus important», souligne Jamal Eddouhbani, DG de Stelia Maroc.

Et d’ajouter: «Il est important pour nous de passer à un autre type de pièces, de classe 2, réellement structurantes, et d’améliorer notre maîtrise technologique». Stelia Composite, la filiale française du groupe, accompagne l’entreprise marocaine durant cette phase. «Une équipe de quatre collaborateurs a été formée durant un mois et demi au siège de Stelia, en France, sur la famille des avions A320», explique Eddouhbani. L’activité de l’entreprise profite de la bonne santé du secteur aéronautique. Stelia bénéficie d’un carnet de commandes sur dix ans, garantissant de nombreuses années de travail.

L’entreprise Maroc profite directement de ce succès commercial puisqu’à ce jour, le Maroc produit des pièces dans tous les programmes Airbus, y compris les A320, A330, A350 XWB, A380 et A400M. Avec des proximités géographique, linguistique et culturelle importantes ainsi que la qualité de main-d’oeuvre, la sous-traitance marocaine offre de nombreux avantages aux partenaires industriels d’Airbus. Côté indicateurs financiers, Stelia Aerospace Maroc a affiché, en 2015, un chiffre d’affaires de 330 MDH, en progression de 15% par rapport à 2014. «C’est une belle progression. Nous nous attendons à un fort développement sur la composante aéronautique, spécialement avec la fabrication de nouveaux produits», annonce Eddouhbani.

La bonne performance commerciale de cette filiale à 100% d’Airbus s’explique par «l’excellence du processus industriel au niveau de notre unité», se réjouit le DG de Stelia Maroc. La charge horaire était de 330.000 heures en 2015, avec 100% des pièces livrées dans les délais. 


 

Jamal Eddouhbani
DG de Stelia Aerospace Maroc

Les Inspirations ÉCO : Comment Stelia Maroc arrive-t-elle à tirer son épingle du jeu face à la concurrence des autres sites de l’entreprise dans le monde ?
Jamal Eddouhbani : Nous sommes impliqués dans les appels d’offres du groupe Airbus. Notre offre compétitive et notre savoir-faire nous permettent de capter des affaires. La précision, la rigueur et notre taux d’OTD (On time delivery/livraison dans les délais) sont essentielles pour convaincre nos donneurs d’ordre. La plupart des affaires commencent en France et sont transférées au Maroc par la suite. La production démarre sur notre site marocain pour les pièces dont nous maîtrisons la technicité comme l’assemblage des cabines métalliques. Pour les études d’ingénierie, nous faisons appel aux ressources du groupe.

Avez-vous pu construire un réseau de sous-traitants au Maroc ?
Nous disposons d’un réseau très robuste au Maroc. Il y a dix ans, le secteur comptait 4 à 5 sous-traitants. Aujourd’hui, on en compte une centaine. De nouveaux arrivants débarquent sur ce marché chaque jour, en partie grâce au développement de Stelia Maroc et d’Airbus. Notre objectif est d’exploiter le réseau des supply chains pour drainer une partie d’un marché de 2 milliards d’euros.

Quels sont les défis futurs de Stelia Maroc ?
Notre premier défi est de finaliser les travaux à l’ACAM dans les temps et de réaliser le transfert des activités avec succès, tout en assurant une montée en cadence dans la production. Notre deuxième défi est de pouvoir garder le même OTD, les normes de qualité et de coût au sein de la deuxième unité. Ce challenge est à notre portée. Stelia Maroc vient en support à ACAM pour que ce défi soit relevé dans les meilleures conditions.  

Quels sont les prochains projets de Stelia Maroc ?
Naturellement, il y aura un rapprochement physique ou même une fusion juridique entre Stelia Maroc et ACAM. Pour l’heure, tous les services supports sont assurés par ACAM. Les perspectives sont bonnes. Nous devons croître de manière très importante. Je ne risque pas de me tromper si je vous dis que notre CA devrait doubler d’ici 5 à 6 ans car nous allons passer à la phase de production de pièces plus élaborées, et la cadence de production va augmenter de 50% sur cette période.  



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