Station de dessalement de Chtouka : l’irrigation effective en septembre
L’unité mutualisée de dessalement de l’eau de mer destinée à l’irrigation agricole de la plaine de Chtouka approvisionnera les agriculteurs en eau d’irrigation dessalée à partir de septembre prochain.
Avancée actuellement à hauteur de 85,5%, l’unité mutualisée de dessalement de l’eau de mer, destinée à l’irrigation agricole de la plaine de Chtouka, approvisionnera les agriculteurs en eau d’irrigation dessalée à partir de septembre prochain. C’est du moins la date annoncée par Noureddine Kessa, directeur régional de l’agriculture du Souss-Massa et directeur régional de l’Office de mise en valeur agricole (ORMVA) du Souss-Massa, lors de la première session ordinaire de la Chambre régionale d’agriculture, au titre de l’année 2021. Après l’achèvement des travaux marins, les essais sont entamés au niveau de ladite station en attendant l’achèvement du réseau d’irrigation. Ce dernier est avancé à hauteur de 55,7%.
Dans le détail, l’installation du canal principal est avancée à hauteur de 74% sur une distance de 17 km, tandis que le réseau de distribution a atteint 48% sur 230 km. La mise en service partielle du réseau est prévue pour juillet 2021, alors que la livraison du réseau a été fixée à février 2022. À noter aussi que l’assainissement du foncier pour l’ensemble du projet a été fait, notamment le foncier de la station proprement dit, l’occupation temporaire du domaine public maritime et le réseau d’irrigation, alors que l’occupation du domaine public routier est avancé à 98%. Pour rappel, les travaux sur le réseau d’irrigation ont été lancés par le roi Mohammed VI en février 2020, à partir de la station de l’eau de mer d’Agadir, avec un budget de 773 MDH.
Irrigation : le dessalement couvrira 10 communes
Le projet couvrira 10 communes qui sont concernées par le décret (n°2-17-596), considérant la nappe phréatique de Chtouka comme périmètre de sauvegarde. Publié au Bulletin officiel du 16 novembre 2017, il porte sur la délimitation du périmètre de sauvegarde et déclare l’état de pénurie d’eau au niveau de cette zone. L’opération de souscription à l’eau dessalée pour l’irrigation agricole, au sein de la plaine de Chtouka, a atteint 15.566 ha, soit un objectif égal à 104%. Depuis son lancement en novembre 2017, l’objectif était de sécuriser l’irrigation de 15.000 ha, soit 1.300 exploitations agricoles, par le dessalement de l’eau de mer en substitution à l’eau souterraine. Quant aux contrats d’abonnement à l’eau dessalée, la superficie couverte est fixée à 11.161 hectares (soit 93% de l’objectif tracé), dont 1.660 hectares en cours de paiement. À noter que le coût financier de l’eau dessalée pour l’irrigation agricole a été fixé à 5,4 DHS TTC par mètre cube rendu à la borne (point de contrôle), soit 19.440 DH par an et par hectares souscrits au niveau de la plaine de Chtouka.
275.000 m³/jour dans la première phase
Il va sans dire que la réussite de ce projet a été conditionnée par les objectifs de souscription à l’eau dessalée de la part des producteurs-exportateurs de primeurs de la plaine de Chtouka pour la sauvegarde de sa nappe surexploitée, qui accuse un déficit d’environ 60 millions de m3 par an, calculé comme la différence entre le volume renouvelable de la nappe et les prélèvements effectués sur cette dernière. Au total, la station de dessalement offrira, durant la première phase, 275.000 m3/jour à raison d’un débit de 125.000 m3/jour pour les besoins en eau d’irrigation. Ces installations permettront, à terme, de produire 400.000 m3/jour d’eau dessalée, partagée équitablement entre l’eau potable et l’eau d’irrigation. D’un coût global de 4,48 MMDH, ce projet de Partenariat public-privé est le fruit de la mutualisation des efforts et des moyens entre le ministère de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts et de l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE).
Yassine Saber / Les Inspirations Éco