Maroc

SNRT, 2M : l’urgente résurrection du service public

Redonner aux chaînes publiques d’informations leur lustre d’antan, un combat cher aux parlementaires de la Chambre des représentants qui plaident pour l’émergence d’un pôle audiovisuel public unifié.

C’est un fait. Les chaînes du pôle public sont loin dans la course à l’audimat. C’est encore vrai dans la transformation digitale. Partant de ce constat qui ne date pas d’aujourd’hui, des parlementaires ont appelé, mercredi, à la révision du modèle économique de celles-ci. Cet appel, a été lancé lors d’une réunion de la Commission du contrôle des finances publiques à la Chambre des représentants pour la discussion d’un exposé précédemment présenté sur la Société nationale de radiodiffusion et de télévision (SNRT) et SOREAD 2M, en présence du ministre de la Culture, de la jeunesse et des sports, du PDG de la SNRT, Faycal Laâraichi, et du directeur général de SOREAD 2M, Salim Cheikh.

À cette occasion, poursuit la même source, les députés ont insisté sur la nécessité d’agir en vue de faire émerger un pôle audiovisuel public unifié, en mesure de consolider les principes de bonne gouvernance et l’efficience dans la gestion. Ils ont également appelé à renouer avec les contrats-programmes des chaînes du pôle public avec l’État, lesquels n’ont pas été renouvelés depuis 2012, tout en déplorant l’absence d’une commission de visionnage des programmes. C’est encore pire à la SNRT qui fonctionne sans contrat-programmes depuis huit ans et dont le budget d’investissement demeure inchangé depuis l’an 2000, a confié son dirigeant. Selon lui, le principal défi pour les médias publics n’est autre que celui de faire face aux mutations technologiques et à la transmission d’information via Internet, en plus des moyens d’attirer davantage de téléspectateurs et de renforcer leur confiance. Ces doléances ne sont pas tombées dans l’oreille d’un sourd, semble-t-il. El Firdaouss a affirmé à ce propos que son département œuvrait de concert avec le ministère de l’Économie, des finances et de la réforme de l’administration pour la restructuration financière du pôle public, soulignant à cet égard les efforts importants déployés par l’argentier du pays en vue de mener à bien un tel processus. En effet, après l’achèvement de la restructuration financière du pôle public, il sera possible de soulever la question de la mise en place d’un pôle audiovisuel public unifié, a relevé le ministre.

Dans le même sens, Laâraichi a mis l’accent sur la stratégie qui encadre l’action des chaînes du pôle public à tous les niveaux, y compris la transformation numérique, notant que cette stratégie est en constante évolution. De son côté, Cheikh a indiqué qu’un nouveau format du journal télévisé serait lancé avant la fin de l’année, façonné à l’image d’un magazine quotidien, dans l’objectif d’aller au-delà de l’approche classique en la matière, tout en invitant plus d’experts et d’analystes. L’objectif des bulletins d’information consiste à analyser et à donner davantage d’éclairage sur l’actualité, a-t-il ajouté, soulignant que cinq nouveaux bulletins d’information seraient lancés avec l’adoption d’une diffusion haute qualité (HD) dès l’année prochaine. Ainsi, l’audiovisuel public peut s’avérer un outil intéressant dans un contexte propice aux fake-news, à condition de bénéficier de toute l’attention nécessaire.

Khadim Mbaye / Les Inspirations Éco



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