Maroc

Sexe contre bonnes notes : tolérance zéro pour Miraoui

Mercredi soir, Abdellatif Miraoui a réagi lors d’un passage à la télévision aux affaires de harcèlement sexuel qui secouent le milieu universitaire depuis quelques semaines. Le ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation ne mâche pas ses mots. 

Le sujet a éclaté, il y a quelques semaines et depuis, il ne cesse d’enflammer les débats. L’affaire «sexe contre bonnes notes» est la première crise à laquelle fait face le nouveau ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation, Abdellatif Miraoui. Plusieurs affaires de harcèlement sexuel, impliquant des professeurs, ont été récemment révélées sur les réseaux sociaux et dans la presse.

Ces scandales, dévoilés les uns après les autres, ont suscité une vague d’indignation auprès de l’opinion publique. Mercredi, sur le plateau d’une émission télévisée, le ministre a affirmé qu’il ne tolérera jamais les cas de harcèlement sexuel. Néanmoins, il n’a pas manqué de souligner qu’il s’agit d’un phénomène mondial qui ne se limite pas aux universités marocaines. Miraoui explique que le fléau concerne en premier lieu «le regard que porte l’homme sur les femmes qui les réduit au sexe». Il s’agit, selon lui, d’un problème de société qu’il faut traiter à la racine, à savoir dans l’environnement familial, et dès le plus jeune âge. Pour autant, le ministre entend, également, responsabiliser le milieu universitaire, rappelant sa position de «tolérance zéro» face à de tels agissements. «99,99% des professeurs et du personnel administratif des universités sont des personnes intègres, respectant les bonnes mœurs», souligne-t-il, tout en appelant à ce que le regard de la société sur les universités ne se réduisent pas à cette question, qui concerne une infime minorité. Il affirme, par ailleurs, que ce débat est sain et bénéfique à tous. Miraoui a indiqué aussi qu’une commission composée d’experts en droits de l’Homme, de victimes de harcèlement et d’étudiants a été mise en place afin de réfléchir à des solutions en vue d’éradiquer ce fléau. Des recommandations seront publiées par la tutelle dans les semaines à venir.

«Nous travaillons actuellement avec les présidents d’université à l’élaboration d’une stratégie de travail pour les dix prochaines années. Elle comprendra un ensemble de points, dont le statut des professeurs, et une loi qui reprend tous les problèmes soulevés dans les universités marocaines», annonce le ministre.

Il a appelé toutes les forces vives des universités nationales à «unir leurs efforts pour résoudre ces problèmes, notamment ceux liés à la sélection, soulignant que l’investissement dans le capital humain est important dans tous les pays». Face caméra, Miraoui demande aux étudiantes et aux étudiants d’éviter les fausses rumeurs qui entacheraient la réputation des universités. «Suite à des appels, l’inspection générale du ministère a visité certains établissements. Nous avons fini par apprendre qu’il s’agissait de fausses rumeurs. Il faut éviter ce type d’agissements afin de parvenir à la réforme souhaitée», explique-t-il. Rappelons que les universités ont mis en place des numéros verts et des cellules d’écoute au profit des victimes présumées. Ce dispositif n’est, d’ailleurs, pas uniquement réservé à cette problématique mais est également destiné à recevoir les plaintes découlant de tous problèmes psychologiques éventuels qui seraient rencontrés par les étudiants et les professeurs. Reste à savoir, cependant, quels sont les autres moyens déployés pour accompagner les plaignants sur les plans psychique, judiciaire et technique et si la tutelle a prévu des formations spécifiques en faveur des personnes en charge des cellules d’écoute ?

Tilila El Ghouari / Les Inspirations ÉCO


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