Séisme : une année de pension assurée pour les sinistrés
La région d’Al Haouz se relève doucement du séisme. Les mesures prises pour la reconstruction commencent à se concrétiser, redonnant de l’espoir aux sinistrés. La 5e réunion de la commission interministérielle, dédiée au déploiement du programme d’urgence pour la réhabilitation des habitations détruites ou endommagées, a abouti sur l’attribution aux victimes de 2.500 DH d’aide financière mensuelle et ce, sur une période d’un an.
Le programme d’urgence pour la reconstruction des logements impactés par le séisme est sur les rails. Après avoir passé en revue tous les moyens possibles pour une exécution optimale, et approuvé le décret relatif à la création d’une Agence de développement pour accélérer la réhabilitation des provinces concernées, le gouvernement s’est penché, lors de la 5e réunion de la commission interministérielle, sur les modalités d’attribution des aides financières aux sinistrés. Il s’agit d’une allocation de 2.500 DH par mois qui sera servie aux familles affectées, sur une période d’un an.
Conformément aux directives royales, le processus d’octroi de cette aide se déroulera du 6 au 16 octobre. Le but étant de soutenir les familles dont les foyers ont été partiellement ou totalement détruits. Pour celles qui ne recevraient pas l’assistance durant cette période, des commissions provinciales dédiées seront mises en place en vue de prendre en compte leurs requêtes et de décider des mesures à adopter. Rappelons que le programme prévoit une aide financière directe de 140.000 DH pour les logements totalement effondrés et de 80.000 DH pour couvrir les travaux de réhabilitation des habitations partiellement endommagées.
Aides aux agriculteurs
De même, il est prévu d’accorder des aides aux agriculteurs afin de reconstituer le cheptel et de subventionner l’orge ainsi que les aliments composés dans les zones touchées. Pas plus tard que dimanche dernier, le ministre de l’Agriculture, Mohammed Sadiki, s’est rendu sur le terrain dans la province de Taroudant pour évaluer les conséquences du séisme sur le secteur agricole.
Parmi les dégâts constatés, un tronçon de Séguia du douar Assaka a été détruit, ce qui a eu un impact sur l’irrigation des principales cultures. Pour faire face à cette situation, l’Office régional de mise en valeur agricole (ORMVA) de Ouarzazate a mis à la disposition des usagers des eaux agricoles, d’urgence, deux pompes électriques pour sauvegarder le patrimoine arboricole et répondre aux besoins des cultures saisonnières.
La visite a également permis de s’informer sur les assolements et les systèmes d’irrigation pratiqués, ainsi que sur les contraintes qui entravent le développement de l’activité agricole dans la vallée d’Ounila. Il convient de noter qu’un programme d’intervention composé de deux volets, agricole et forestier, et décliné en trois axes, a été élaboré par le département de Sadiki.
Le premier vise à désenclaver les exploitations et les parcelles par le biais de la réhabilitation et la construction de pistes agricoles, ainsi que la mise en place d’ouvrages antiérosifs pour lutter contre, les éboulements et les glissements de terrain. Il inclut également la réhabilitation des infrastructures hydro-agricoles de petite et moyenne hydraulique, des seguias, ainsi que la création et l’équipement de points d’eau. Quant au deuxième axe, il se concentre sur l’aménagement, la construction et l’équipement des unités de valorisation et des locaux des coopératives, la modernisation et la réhabilitation des abattoirs, la remise en état des marchés hebdomadaires et locaux, ainsi que l’aménagement et la réhabilitation des hangars, étables et abris pour animaux. S’ajoutent, la reconstitution du capital de production agricole et la relance des filières animales à travers la distribution d’animaux d’élevage aux sinistrés, la distribution d’aliments pour bétail, ainsi que la réalisation de projets d’agriculture solidaire et d’autres activités génératrices de revenus.
Aménagement de 500 classes mobiles
La commission a pris des mesures décisives pour la reconstruction urgente en initiant des études techniques et architecturales pour plus de 1.000 écoles, la modernisation de 42 centres de santé de proximité, le soutien des sites historiques et la restauration des édifices religieux. Monté au front comme la majorité des ministres, Chakib Benmoussa, ministre de l’Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports, s’est rendu le week-end dernier aux provinces de Chichaoua et d’Al Haouz.
L’occasion de visiter plusieurs établissements scolaires et centres d’hébergement des élèves. Il a souligné que cette visite s’inscrit dans le cadre du souci de son département de garantir une reprise des cours dans les meilleurs délais, relevant que la mobilisation se poursuit afin de mettre en place des classes mobiles de nature à garantir aux élèves la poursuite des cours dans des conditions appropriées. Il a précisé que cette opération s’effectue en collaboration avec la Fondation OCP, qui s’est mobilisée pour l’aménagement de 500 classes mobiles, en coordination avec les autorités locales, les services du ministère, les cadres administratifs et éducatifs et la société civile. L’objectif étant de garantir les conditions idoines permettant aux élèves de poursuivre leurs études dans ces circonstances difficiles. Ce n’est pas tout.
En vue de garantir le suivi et le financement de projets touchant divers secteurs tels que l’enseignement, la santé, l’équipement, l’habitat, la culture, le tourisme, l’agriculture et les habous, il a été décidé d’allouer des crédits de 2,5 MMDH via le Fonds spécial dédié à la gestion des répercussions du séisme (126), en vue de leur exécution immédiate. En parallèle, la commission a annoncé le lancement d’une campagne de rénovation et d’élargissement des voies de communication. Dans un première temps, les travaux s’articuleront autour de l’ouverture et de l’élargissement de la route reliant Ouirgane à Tlat N’Yacoub, ainsi que celle connectant Tizi N’tasset et Tafoughalet.
Kenza Aziouzi / Les Inspirations ÉCO
