Séisme d’Al Haouz. Lalla Badr Saoud Alaoui : “La solidarité envers les sinistrés doit se poursuivre”
Dans les zones sinistrées, la présence des services de l’État est palpable, un mois après le séisme. Mais la solidarité nationale se traduit aussi par l’implication des citoyens et de la société civile. Pour Lalla Badr Saoud Alaoui, présidente de la Fondation Miftah Essaad pour le capital immatériel du Maroc, il est impératif de maintenir l’élan de solidarité nationale né au lendemain du drame. Nous l’avons rencontrée à Amizmiz, où sa Fondation mène des actions en faveur des sinistrés.
Un mois après le séisme, quelle observation faites-vous de l’évolution de la situation à Amizmiz où votre fondation est active ?
Ce séisme qui a frappé le Maroc est inédit de par sa puissance et il a créé un véritable traumatisme chez tous les Marocains, surtout chez les populations des zones touchées. C’est un événement très douloureux et j’espère que nous allons rapidement nous remettre de ce choc. Cela dit, et comme vous pouvez le constater ici dans ce village où nous intervenons, la solidarité marocaine s’est exprimée et continue de s’exprimer. Nous lisons sur le visage de ces gens la dignité, mais aussi une certaine assurance que leur patrie ne les abandonnera jamais. Nous ne pouvons que saluer la gestion réussie de cette crise, sous la conduite du Roi Mohammed VI, que Dieu l’assiste. Ce leadership a permis aux autres corps de l’État de se déployer et de parvenir à limiter au maximum l’impact dévastateur de cette catastrophe d’ampleur.
En tant qu’association de la société civile, comment aidez-vous les autorités dans la gestion de l’après-séisme ?
Comme vous avez pu le constater, c’est l’ensemble du Maroc qui s’est mobilisé. Et cette mobilisation doit continuer. C’est pour cela que notre Fondation s’est investie, à l’instar des autres acteurs de notre beau pays, pour apporter sa contribution. Nous avons pu modestement mener des actions qui consistent en une prise en charge totale du relogement provisoire de familles dans certains villages impactés. Nous avons pu construire une cinquantaine de tentes au profit de ces familles. Et la particularité est que le campement que nous avons pu réaliser, par exemple dans le village de Oued Akar, qui est situé à 3 km d’Amizmiz, est un dispositif complet et nous nous réjouissons que même les autorités le considèrent comme un modèle. Les tentes disposent de toutes les commodités nécessaires, allant des sanitaires, à un espace de santé, en passant par une cuisine équipée et des espaces de jeu pour les enfants. Nous saluons également les bonnes volontés qui ont contribué à la fourniture de besoins essentiels en vêtements pour manifester la solidarité nationale à nos concitoyens.
Le grand froid arrive. Comment votre mobilisation se mobilise-t-elle pour maintenir l’élan de solidarité au niveau national ?
La vérité est que nos concitoyens, ainsi que l’État se sont mobilisés et de façon exceptionnelle. Et cela fait aujourd’hui la fierté du Maroc à travers le monde. C’était une réaction d’urgence. Maintenant, un autre défi majeur est devant nous, c’est de continuer à préserver notre dignité et la réputation de notre pays, dans les étapes suivantes. Et comme vous l’avez dit, le grand froid arrive, il ne faudrait pas oublier ces frères et sœurs. Il faut continuer la sensibilisation. Et à ce propos, je pense que les médias doivent continuer de sensibiliser à la question et ne pas oublier les sinistrés. Cela permettra de rappeler à l’ensemble des Marocains qu’il y a encore des choses à faire ici, et de contribuer à l’action durable de l’État pour la prise en charge des sinistrés durant la période de froid. Je rappelle que pour la Fondation Miftah Essaad pour le capital immatériel du Maroc, le campement que nous avons érigé ici à Oued Akar permet aux familles de passer le froid avec moins de risques.
Globalement quelle appréciation faites-vous de la mobilisation de la société civile marocaine après ce séisme ?
Comme je l’ai souligné plus haut, c’est tout le Maroc qui s’est mobilisé. Sous la conduite du souverain, c’est toute la Nation qui s’est mobilisée et a pu gérer cette crise. D’ailleurs, j’en profite pour adresser mes remerciements et mes félicitations aux autorités locales, car elles sont en première ligne. Leur réaction et leur bonne appréciation de la situation a permis aux autorités centrales d’agir de façon efficace. Cela a aussi permis aux citoyens et à la société civile de pouvoir intervenir par la suite. Je ne peux que me féliciter de l’action de l’ensemble de la société civile marocaine qui a démontré tout son amour pour ce pays et son patriotisme en ces temps éprouvants. Cette dynamique doit se maintenir et aller de l’avant face aux défis qui sont devant nous. Les sinistrés ont plus que jamais besoin de tout le monde.
Abdellah Benahmed / Les Inspirations ÉCO
