Maroc

Secteur laitier : Saïss Lait à la peine

La marque Yoplait a du mal à maintenir son positionnement sur le marché marocain, elle est même menacée de disparition. La Société laitière centrale du Nord (SLCN), franchisée Yoplait, est en crise financière, ses salariés non payés depuis plus de 4 mois et la production est suspendue il y a plus d’un mois.

Le célèbre yogourt Yoplait est-il condamné à disparaître du Maroc ? La Société laitière centre du nord «Saïss Lait», franchisée Yoplait, est à l’arrêt depuis le mois d’avril dernier. En cause, le manque d’approvisionnement. Au sein de l’unité industrielle, c’est un décor de cimetière, tout est à l’arrêt. Les travailleurs qui n’ont pas touché leur salaire depuis plus de 4 mois sont aujourd’hui anxieux et espèrent une intervention de l’État. En effet, la Société laitière centrale du nord (SLCN), qui fait travailler 129 salariés et 1.200 agriculteurs, est à l’arrêt depuis le 24 avril 2016. Le responsable commercial, toujours sans salaire, a affirmé aux Inspirations ÉCO, qu’au cours de l’année 2015, l’entreprise générait un chiffre d’affaires moyen de 8 MDH par mois. Elle distribue ses produits laitiers de la marque Yoplait dans tout le Maroc.

Pour planter le décor, en 2011, la marque a été reprise par la Société laitière centrale du nord (SLCN), basée à Fès et propriétaire de la marque Saïss Lait. L’entreprise fassie a bouclé sa première année d’opérations avec des résultats dépassant toutes les espérances. Après avoir démarré avec un seul produit Yoplait, le yaourt standard, elle a élargi sa gamme en introduisant 36 autres références et assuré une présence auprès de 40% du réseau des distributeurs nationaux marocains. La SLCN a aussi référencé les produits Yoplait auprès de Carrefour et BIM. De même,  les négociations ont été très avancées avec les autres chaînes de distribution.  Ces résultats ont donné entière satisfaction aux managers de Yoplait, pour qui le Maroc fait partie des pays prioritaires, comme l’a rappelé Olivier Faujour, président de Yoplait, lors de la conférence de presse du 50e anniversaire de la marque.

Tous ces exploits n’ont pas été suffisants pour maintenir la SLCN hors danger. «Entre 2008 et 2015, l’entreprise a vu se succéder 8 directeurs, avec un salaire mensuel de 90.000 DH, en plus des consultants internationaux», ont souligné des cadres de l’entreprise Saïss Lait. En l’absence d’un DG de la société, nous avons contacté Brahim El Jaï, associé d’AfricInvest qui était le responsable à la tête de la société SLCN. Pour lui, «aujourd’hui, la société n’a aucune relation avec le groupe AfricInvest, puisque ce dernier a cédé ses parts depuis le mois de mars 2016 à Maghreb Real Development Group (MRDG)».

D’après nos sources, le groupe MRDG aurait eu recours aux fonds de soutien de la PME, qui visent essentiellement à aider les entreprises en difficulté, afin de s’acquitter d’une partie des dettes de la SLCN.

Pour rappel, Saïss Lait a été créée en 1979 sous forme de coopérative. En 1990, la coopérative s’est transformée en Société anonyme, SA. L’unité de Fès s’étale sur plus de 2 hectares et dispose d’une capacité de traitement de 100.000 litres de lait frais par jour. Le packaging lui-même est conçu au Maroc par des fournisseurs marocains. Le tournant le plus important a été opéré en 2007 quand Saïss Lait a été acquise par un fonds d’investissement MPEF II, géré par Maroc Invest.

En 2013, il y a eu une recapitalisation de l’entreprise par un fonds PME Croissance également géré par Maroc Invest. Un investissement de 100 millions DH a été opéré par ce dernier, servant au développement de Saïss Lait, ce qui a valu le retour de la marque Yoplait au Maroc. Aujourd’hui, l’entreprise est à l’arrêt et ses produits sont sur le point de perdre leurs places sur le marché marocain.


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