Santé : Omicron, hors de contrôle au Maroc ?
Les prévisions des spécialistes sur la hausse des cas de contamination étaient justes. Alors qu’on s’attendait à un début d’année plus calme, le Maroc connaît en ce moment une montée en flèche des cas de contamination au Covid. Tout semble indiquer que les jours à venir seront encore plus difficiles.
En fin de semaine, le nombre de contaminations quotidien a dépassé la barre de 6.000 infections au coronavirus portant le nouveau bilan à 1 million de personnes infectées depuis le premier cas signalé au Maroc, en mars 2020, tandis que le nombre de personnes rétablies est passé à près de 950.000, soit un taux de guérison de 96,2%. Le nombre total de décès est passé à 14.883 (létalité 1,5%), avec 11 cas enregistrés dans les régions de Casablanca-Settat, Rabat-Salé-Kénitra, Souss-Massa, Fès-Meknès, Guelmim-Oued Noun et Draâ-Tafilalet. Bien que le taux de guérison soit rassurant, les dernières tendances de la pandémie sont pour le moins inquiétantes.
Alors que les cas de Covid-19 liés au variant Omicron sont de plus en plus nombreux à être recensés au Maroc, le premier décès dû à la nouvelle souche du virus a été déclaré au début de la semaine dernière. Il s’agit d’une femme âgée qui n’avait pas encore reçu la troisième dose de rappel du vaccin, sachant que d’autres personnes contaminées par ce variant ont été admises aux services de réanimation et de soins intensifs. Et le pire, nous dit le président de la Fédération nationale de la santé, Dr. Moulay Said Afif, c’est que parmi les personnes touchées, il y a de plus en plus de membres du personnel soignant. Si ceux qui sont censés guérir les malades ont le Covid, il y a vraiment lieu de s’inquiéter, alerte, en substance, le pédiatre.
Pour remonter le moral à ses troupes, le ministre de la Santé et de la protection sociale, Khalid Ait Taleb, a exprimé, la semaine dernière, ses remerciements aux cadres et fonctionnaires de la tutelle pour «les sacrifices consentis». «Dans la conjoncture exceptionnelle que traverse notre pays avec la propagation de l’épidémie, en reconnaissance aux efforts géants et distingués fournis par les fonctionnaires du ministère, avec le soutien de l’ensemble des partenaires et intervenants, et en hommage à leur abnégation et à leurs sacrifices inestimables durant cette crise sanitaire subite et cette étape critique, il m’est agréable d’adresser mes sentiments de remerciements et de gratitude à tous les fonctionnaires et cadres médicaux, techniques et administratifs du ministère pour les sens élevés de citoyenneté, de responsabilité et d’engagement inconditionnel qu’ils ont démontrés face à ces défis sanitaires majeurs et à cette situation sans précédent», a souligné Ait Taleb dans un message.
Moins d’hospitalisations
Ce message a beau être réconfortant, pour faire face à la crise sanitaire qui s’annonce difficile les jours à venir pour les blouses blanches, il faut insister sur la nécessité de vacciner le maximum de personnes au Maroc, souligne le membre du Comité national technique et scientifique. Si la campagne de vaccination se poursuit avec un nombre de primo-vaccinés atteignant les 24.583.273, celui des personnes ayant reçu deux doses s’élèvent à 22.964.209, tandis que le nombre de personnes ayant reçu une dose de rappel est monté à 3.341.726. Notons que les personnes ne se bousculent plus au portillon pour recevoir leurs vaccins. Alors que dans les semaines à venir la barre des contaminations devrait dépasser les 10.000 cas par jour, selon un spécialiste, 7 contaminations sur 10 sont dues au variant Omicron au Maroc.
Autrement dit, Omicron, apparu pour la première fois dans le pays le 15 décembre 2021, est devenu dominant au Maroc. Toutefois, si le variant découvert pour la première fois en Afrique australe est plus contagieux que le Delta, des données britanniques de fin décembre démontrent qu’une personne affectée par Omicron semble avoir entre 50 % et 70 % moins de risques d’être hospitalisée. Des recherches ont aussi démontré que cette souche s’attaque moins aux poumons. Cependant, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la multiplication des cas d’Omicron dans le monde pourrait accroître le risque d’apparition d’un nouveau variant plus dangereux. Une seule certitude, le virus est loin de révéler tous ses secrets.
Khadim Mbaye / Les Inspirations ÉCO