Sahara marocain : la cause nationale renforcée

L’heure est à un surcroît de mobilisation et surtout de vigilance. Un message clé s’inscrivant dans la continuité de la défense de la première Cause nationale que le Souverain a réitéré, en fin de semaine à Rabat, devant les deux chambres du Parlement, lors de son discours mobilisateur prononcé à l’occasion de l’ouverture de la première session de la 4e année législative de la 11e Législature.

Bien que le Maroc ait enchaîné une série de victoires diplomatiques concernant sa première cause nationale, celle du Sahara marocain, tout au long des 25 ans de règne du Roi Mohammed VI, l’heure est à un surcroît de mobilisation et surtout de vigilance. Un message clé qui s’inscrit dans la continuité de la défense de cette cause sacrée que le Souverain a réitérée, en fin de semaine, à Rabat, devant la chambre des Représentants et celle des Conseillers, lors de son discours mobilisateur prononcé à l’occasion de l’ouverture de la première session de la 4e année législative de la 11e Législature.

«Les fondamentaux de la position du Maroc doivent être expliqués au petit nombre de pays qui continuent de prendre à contre-pied la logique du droit et de dénier les faits de l’Histoire. Corrélativement, il faut s’employer à les convaincre de la légitimité de la Marocanité du Sahara à grand renfort de preuves et d’arguments juridiques, politiques, historiques et spirituels», a insisté le Roi devant les deux chambres.

L’objectif étant d’œuvrer à recueillir davantage de reconnaissances en faveur de la marocanité du Sahara et à élargir l’appui à l’Initiative d’autonomie, en tant que seule solution à ce conflit régional. Cette démarche exige de mutualiser les efforts de toutes les institutions et instances nationales officielles, partisanes et civiles, et de renforcer leur coordination, de manière à conférer l’efficacité nécessaire à leur action et à leur mobilisation.

C’est pourquoi le Souverain a appelé à plus de coordination entre les deux chambres du Parlement à ce sujet, en mettant en place des structures internes adaptées, dotées de profils qualifiés et en appliquant les critères de compétence et de spécialisation dans le choix des délégations, aussi bien à l’occasion des rencontres bilatérales que lors de la participation à des forums régionaux et internationaux.

Une dynamique de changement
Cette mobilisation a été couronnée, grâce à un front interne uni, par l’alignement récent de la France, sur la position marocaine, d’une part, en reconnaissant la souveraineté marocaine sur son Sahara, et d’autre part, en considérant que l’Initiative marocaine d’autonomie, présentée en 2007 par le Royaume est la seule base susceptible aboutir à une solution politique et réaliste pour mettre un terme à ce différend régional créé de toutes pièces. Un tournant historique pour la première cause nationale que le Souverain n’a pas manqué de souligner surtout à l’issue des derniers développements intervenus à ce sujet.

Il s’agit, d’un côté, du verdict de la Cour de justice de l’UE concernant les accords commerciaux de pêche et sur l’agriculture conclus avec l’UE et de l’autre, du nouveau référentiel de la diplomatie marocaine afférent au dossier du Sahara. Celui-ci est en effet devenu le prisme à travers lequel le Maroc considère son environnement international et l’aune à travers laquelle il mesure la sincérité des amitiés et l’efficacité des partenariats. À cela, s’ajoute l’élan de dynamique positive que connaît ce dossier, notamment la reconnaissance de pays influents, également membres permanents au Conseil de sécurité comme les États-Unis en plus de la position de l’Espagne et des pays, tant arabes qu’africains, qui ont ouvert des consulats à Laâyoune et Dakhla.

«Voilà donc la République Française qui soutient la souveraineté du Maroc sur l’ensemble du territoire du Sahara et qui appuie l’Initiative d’autonomie dans le cadre de l’intégrité territoriale marocaine, comme seule base pour le règlement de ce conflit régional artificiel», a souligné le Roi dans son discours.

Avant d’ajouter que «cette évolution positive, qui fait prévaloir le bon droit et la légitimité par la reconnaissance des droits historiques du Maroc, est portée par un grand pays, doté du statut de membre permanent au Conseil de Sécurité et reconnu comme un acteur influent de la scène internationale».

En insistant sur l’approche anticipative du Maroc, le Roi a exprimé, dès son accession au Trône, sa conviction que «le Royaume a adopté sa ferme intention de passer de la phase de gestion proprement dite à une dynamique de changement se déployant à l’intérieur comme à l’extérieur et couvrant tous les volets du dossier.

«En la matière, J’avais également appelé à sortir de l’approche purement réactive en faveur d’une logique de prise d’initiative, de fermeté et de proactivité», a ajouté le Souverain, ce qui explique cette dynamique à la fois quantitative et qualitative autour du plan d’autonomie du Sahara et la souveraineté du Maroc sur son Sahara.

Le Maroc conforté dans sa position
Cette évolution significative dans la position de plusieurs pays appartenant aux cinq continents, pour ne citer que les États-Unis, l’Espagne et l’Allemagne, conforte le choix politique pris par le Maroc depuis 17 ans concernant le plan d’autonomie qui constitue la seule base pour aboutir à une solution politique, juste, durable et négociée, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies.

«Nous avons mené pendant des années une action déterminée et sereine afin que, par tous les moyens disponibles, et en dépit d’un contexte international difficile et complexe, nous puissions mettre en évidence la justesse de la position de notre pays et faire valoir nos droits historiques légitimes sur notre Sahara. Aujourd’hui, Dieu soit loué, la Vérité, qui finit toujours par supplanter toute autre considération, s’est révélée avec éclat car les causes justes triomphent inévitablement», a affirmé le Roi dans son discours.

Cette évolution que la France a imprimée au dossier du Sahara, aux côtés d’autres puissances, contribuera à appuyer les efforts déployés dans le cadre des Nations Unies pour asseoir les fondements d’un processus politique devant conduire à un règlement définitif de cette question dans le cadre de la souveraineté marocaine.

En citant les initiatives continentales stratégiques que le Maroc a lancées, comme le projet de gazoduc Maroc-Nigeria et le Processus des États atlantiques africains, ainsi que l’Initiative engagée pour favoriser l’accès des pays du Sahel à l’Océan Atlantique, le Roi a réaffirmé que «le Maroc restera ferme sur sa position et fidèle à l’esprit d’ouverture sur son environnement maghrébin et régional, contribuant ainsi au développement commun des peuples de la région, à leur sécurité et à leur stabilité».

Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO