Réseau ferroviaire : l’ONCF déboursera quelque 10 MMDH d’ici 2027
Les prévisions du programme d’investissement de l’ONCF pour la période 2025-2027 s’élèvent à 9,783 MMDH. Il sera dédié principalement à l’acquisition du nouveau matériel roulant et à la construction d’ateliers d’entretien ainsi qu’à la maintenance et à l’extension du réseau. Les concertations seront accélérées en vue de mettre en place un contrat-programme entre l’État et l’ONCF afin d’asseoir les composantes du plan de développement et son montage financier.
Extension des lignes à grande vitesse (LGV), construction de nouvelles gares, acquisition de nouveaux trains et rames automotrices…, l’augmentation de la capacité ferroviaire passe à la vitesse supérieure. Ce mégaprojet, mené par l’ONCF, répond à plusieurs enjeux. Il s’agit en premier lieu de se préparer pour les futures échéances sportives, notamment l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations 2025 et de la Coupe du monde 2030.
L’objectif est également d’assurer l’accompagnement de la forte croissance du trafic voyageurs ; d’assurer les liaisons prévues avec la future extension de ligne à grande vitesse vers Marrakech et Agadir ; et de faire face au développement de services de proximité avec, notamment, le réseau express régional (RER) dans différents territoires.
En chiffres, les prévisions du programme d’investissement de l’ONCF pour la période 2025-2027 s’élèvent à 9,783 MMDH dont 2,969 MMDH en 2025 ; 3,640 MMDH en 2026 ; et 3,174 MMDH en 2027. Ce programme sera dédié, principalement, à l’acquisition du nouveau matériel roulant, à la construction d’ateliers d’entretien et à la maintenance des infrastructures.
Ce programme ne tient pas compte du plan de développement ferroviaire à engager dans le cadre de la préparation de la Coupe du monde 2030 pour un coût estimé à 87 MMDH et intégrant plusieurs composantes, notamment l’extension de la LGV de Kénitra vers Marrakech et le développement d’un Réseau express régional (RER) au niveau des agglomérations de Casablanca, Rabat et Marrakech.
À ce sujet, les concertations seront accélérées en vue de mettre en place un contrat programme État-ONCF devant asseoir les composantes de ce plan de développement et son montage financier.
Cap sur l’extension
Le réseau actuel est long de 2.309 km, dont 200 km de ligne à grande vitesse (LGV) et 64% de lignes électrifiées. Dans ce sens, sur 52,8 millions de voyageurs cumulés en 2023, à travers les lignes conventionnelles et la LGV Kénitra-Tanger, le trafic du train à grande vitesse au Maroc est appelé, selon l’ONCF, à se développer de 5,2% entre 2022 et 2030.
De 4,2 millions de voyageurs en 2022 à 5 millions voyageurs en 2023, le trafic réalisé par Al Boraq devrait ainsi se situer à 7,2 millions à l’horizon 2030, essentiellement grâce à l’extension de cette ligne, dans le cadre du développement du réseau ferroviaire avec des investissements de 70 MMDH depuis 2000.
Dans le cadre de la mise en place de sa vision stratégique, l’ONCF poursuit l’extension de la LGV Kénitra-Marrakech, sur une longueur de 430 Km à un coût estimé à 53 MMDH, et une connexion avec les aéroports de Rabat et Casablanca. L’amorçage de ce cycle de développement permettra une interconnexion entre les principaux pôles économiques du Royaume. Quant à la LGV devant relier Marrakech à Agadir, son coût a été estimé à 50 MMDH pour une longueur de 240 Km.
La finalité à long terme est de poursuivre le développement du réseau, notamment vers les villes de Laâyoune et Dakhla. L’extension du modèle LGV permettra ainsi de rapprocher les régions économiques du Maroc représentant plus de 70% du PIB national. De surcroît, cette extension de la LGV vers Agadir s’inscrit dans le cadre d’un schéma directeur visant à relier Tanger à Agadir en moins de 4 heures.
La LGV Kénitra-Marrakech opérationnelle avant 2030
Composé de deux grands axes ferroviaires «Atlantique» et «Maghrébin», ce schéma a pour objectif de répondre à l’évolution de la mobilité au sein du pays. La ligne LGV Marrakech-Agadir permettra de relier les deux principaux pôles touristiques du Royaume avec un prolongement possible de cette ligne vers le sud du pays.
Par ailleurs, l’interconnexion de la LGV de Kénitra à Marrakech sera opérationnelle avant 2030 à travers l’homologation et l’autorisation de mise en service commerciale entre septembre et novembre 2029, selon le planning de cette ligne qui transitera par les zones métropolitaines de Rabat-Salé, Casablanca et Marrakech.
Dans le détail, l’extension de la LGV vers Agadir sera construite en partant de Kénitra vers Marrakech. Son prolongement depuis Kénitra jusqu’à Marrakech Guéliz comprendra toutes les gares intermédiaires exceptée la section en ERTMS niveau 1 de la gare Rabat Agdal.
Cette ligne nouvelle comprendra également la création de liaisons avec la ligne classique, de nouvelles installations terminales à Marrakech, de nouvelles gares dont Marrakech-Palmeraie, Marrakech-Guéliz, la gare du stade de Marrakech, le nouveau Terminal de l’aéroport Mohammed V à Nouaceur, le Grand stade de Benslimane et les nouveaux ateliers de maintenance du matériel roulant. Des aménagements complémentaires seront également réalisés pour accompagner les évolutions de dessertes sur le réseau conventionnel, notamment les raccordements et les aménagements au niveau des installations terminales et gares existantes.
Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO