Maroc

Rapatriement des Marocains bloqués à l’étranger: ce qu’il en est vraiment

Des milliers de Marocains sont bloqués à l’étranger suite à la fermeture des frontières aériennes du pays. Afin de permettre leur retour dans le Royaume, le gouvernement a lancé une opération de rapatriement. Mais dans quelles conditions ? Et que va-t-il se passer à cause du variant Omicron ? 

Et si on parlait du rapatriement des Marocains bloqués à l’étranger… Au lendemain de l’apparition du variant Omicron dans les pays d’Afrique australe, le gouvernement a pris la décision ferme de bannir tous les vols de et vers le Royaume. L’Exécutif reviendra plus tard sur cette décision en ouvrant la porte aux citoyens marocains retenus hors des frontières. «Afin de permettre le retour au Maroc des citoyens marocains qui résident effectivement au Royaume et qui ont été bloqués à la suite de la suspension des vols, les autorités marocaines vont autoriser, à titre exceptionnel, des vols de passagers (…) à partir du Portugal, de la Turquie et des Émirats arabes unis», a indiqué lundi le comité interministériel chargé de la veille anti-Covid.

Cette opération, qui a débutera mercredi 15 décembre, concerne, exclusivement, les citoyens marocains qui résident effectivement au Maroc et qui ont quitté récemment le territoire national. La décision des autorités marocaines de faciliter le retour des Marocains bloqués à l’étranger s’inscrit dans le cadre de l’interaction «rapide et positive» avec les citoyens ayant voyagé récemment et qui résident effectivement au Maroc, selon le ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement, porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas.

Lors d’un point de presse à Rabat, Baitas a souligné que cette décision, prise sur la base des positions géographiques des trois pays, intervient dans le cadre du «suivi minutieux» de la situation épidémiologique dans le monde et au Maroc et de la suspension des vols à destination du Royaume. Toutefois, chaque passager devra présenter, avant l’embarquement, un test PCR négatif de moins de 48 heures. En outre, les voyageurs seront confinés pendant sept jours dans des hôtels dédiés, à la charge du gouvernement marocain, et des tests PCR seront effectués toutes les 48 heures durant la période d’isolement. Par ailleurs, toute personne testée positive à l’aéroport ou à l’hôtel sera prise en charge par les autorités sanitaires compétentes.

Une situation désastreuse pour le tourisme
Dans les faits, qu’en est-t-il vraiment de cette opération de rapatriement des milliers de Marocains actuellement bloqués à l’étranger ? Pour l’heure, peu d’informations officielles circulent sur ce retour des Marocains au bercail.

Une certitude cependant, il y a parmi les voyageurs beaucoup de mécontents. Pour certains, les billets sont « extrêmement chers ». Selon nos informations, les tarifs ont été multipliés par trois sur certaines destinations. Rappelons que l’ouverture partielle des frontières n’a été opérée que dans un seul sens. Ce qui explique la cherté des billets d’avion du fleuron national. Pour d’autres, là où le bât blesse, c’est au niveau de l’assistance administrative dans les représentations diplomatiques marocaines à l’étranger. Encore faudrait-il que l’on sache quand les restrictions de déplacement mises en place, «afin de préserver les acquis du Maroc dans la lutte contre la pandémie de Covid-19», d’après les autorités, seront définitivement levées.

La situation épidémiologique s’est stabilisée, avec une faible transmission du virus depuis plus de cinq semaines, selon le ministère de la Santé. Pendant ce temps, les professionnels du tourisme s’alarment de l’impact dévastateur de la fermeture des frontières sur ce secteur vital pour l’économie du Royaume, déjà miné par une crise sans précédent depuis bientôt deux ans.

Royal Air Maroc a annoncé, mercredi, que les vols spéciaux au départ de la Turquie et du Portugal vers le Maroc sont accessibles à tous les Marocains bloqués à l’étranger indépendamment du pays d’origine. Néanmoins, il y a des conditions à respecter. En effet, les vols sont destinés aux Marocains résidents au Maroc, ayant quitté le pays depuis le 1er octobre 2021, ainsi que leurs conjoints et enfants les accompagnant. Il est demandé de présenter, à l’enregistrement, la carte nationale ou le passeport avec adresse au Maroc ainsi qu’un test PCR de moins de 48 heures.

Mais suite à l’apparition du premier cas de variant Omicron au Maroc, la Royal air Maroc a annoncé que les vols spéciaux à destination du Royaume « ne seront pas permis à partir du 23 décembre 2021 ».

La compagnie nationale qui « recommandons à ses clients de prendre les dispositions nécessaires pour leur retour avant cette date », les informe que de nouveaux vols sont programmés avant le 23 décembre 2021, au départ de Dubaï, Istanbul et Lisbonne et à destination de cinq villes marocaines: Casablanca, Agadir, Fès, Marrakech et Tanger.

Ces vols sont destinés aux Marocains bloqués à l’étranger, quel que soit le pays où ils se trouvent. Et ces conditions concernent les Marocains résidant au Maroc, mais qui l’ont quitté depuis le 1er octobre dernier, et concernent aussi aussi leurs conjoints et leurs enfants.

Les concernés sont appelés, au moment de l’enregistrement, de présenter leur CIN ou leur passeport afin de confirmer leur adresse au Maroc. Ils doivent également présenter une attestation de PCR négatif de moins de 48 heures. Les temps sont durs pour ceux qui sont partis à l’étranger…

Khadim Mbaye / Les Inspirations ÉCO



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