Rabat : l’UE et l’ANDA clôturent leur programme de jumelage
Ce programme de jumelage, financé par l’UE à hauteur de 250.000 euros, a été clôturé par la présentation des résultats obtenus à l’issue de neuf mois de mise en œuvre, via 24 missions d’expertise et la mobilisation de 35 chefs d’entreprise et d’organismes publics aquacoles.
La rencontre sur le projet de jumelage entre l’Union européenne et l’Agence nationale pour le développement de l’aquaculture (ANDA) s’est clôturé, jeudi 8 décembre à Rabat, sous la présidence de Zakia Driouch, secrétaire générale du Département des pêches maritimes.
Portant sur le renforcement des capacités de l’ANDA, ce projet institutionnel s’inscrit dans le cadre d’un programme multisectoriel intitulé «Réussir le statut avancé» (RSA II), financé par l’Union Européenne (à hauteur 250.000 euros) – en partenariat avec le ministère de l’Agriculture et de l’alimentation et le ministère français de la Mer en France – et géré avec l’appui de la Direction du Trésor et des finances extérieures.
Il a été procédé, à cette occasion, au bilan de ce jumelage institutionnel, qui a été lancé officiellement en avril 2022, et ce, à l’issue de neuf mois de sa mise en œuvre par le ministère de l’Agriculture et de la souveraineté alimentaire et le secrétariat d’État chargé de la Mer français. Il s’en dégage que la période de mars à décembre s’est distinguée par un travail de proximité, d’accompagnement et de renforcement des capacités, à travers 24 missions d’expertise effectuées au Maroc.
Les résultats du jumelage
Ces actions ont impliqué l’ensemble des parties prenantes, à travers deux semaines de visites d’étude organisées en France et mobilisant plus de 35 chefs d’entreprise et d’organismes publics aquacoles français des Régions de l’Occitanie, Pays de la Loire et Nouvelle Aquitaine, ainsi que la formation et le renforcement des capacités méthodologiques de 90 cadres marocains relevant des secteurs publics et privés.
Au total, ce sont 23 experts, relevant de différentes institutions françaises, qui ont été mobilisés dans le cadre de ce jumelage, partageant ainsi leur expérience et leur savoir-faire avec leurs homologues marocains. L’objectif étant de renforcer les capacités de ces derniers relativement aux nouveaux enjeux de l’aquaculture marocaine, à l’instar de la biosécurité et la mise en œuvre des bonnes pratiques d’élevage et de labélisation des produits aquacoles en vue, in fine, de contribuer au processus de convergence vers l’acquis européen en matière d’aquaculture.
Ce jumelage institutionnel a aussi permis à l’ANDA d’assurer un accompagnement rapproché, notamment pour l’installation des projets aquacoles, tout en dotant les opérateurs d’outils pratiques de bonne gestion et de conduite des élevages, et en s’inscrivant dans une démarche de biosécurité.
Pour rappel, cette initiative s‘inscrit dans un contexte d’amorçage des projets d’investissement aquacoles dans les différentes Régions du Royaume. Signalons enfin que cette cérémonie a été marquée par la présence du représentant de l’Union européenne au Maroc, de l’ambassadeur de France, de la directrice de l’ANDA, des directeurs du Département de la pêche maritime et des représentants de la Direction du trésor et des finances extérieures, de l’Institut national de la recherche halieutique et de l’Office national de la sécurité alimentaire. Y ont assisté également plusieurs opérateurs du secteur privé.
Plus de 290 projets aquacoles déjà lancés
L’offre nationale en matière d’aquaculture a abouti, jusqu’à présent, au lancement de quelque 290 projets localisés dans cinq Régions à fort potentiel aquacole, à savoir Dakhla-Oued Eddahab, Guelmim-Oued Noun, Souss-Massa, Tanger-Tétouan-Al Hoceima et l’Oriental. Ces projets ciblent une production de l’ordre de 195.375 tonnes pour un investissement de 6,765 MMDH. Ils prévoient aussi la création de 4.330 emplois directs et indirects.
Selon les prévisions de l’ANDA, l’économie des océans se positionnera comme la 7e «puissance» mondiale à l’horizon 2030, et devrait générer une richesse globale de trois milliards de dollars annuellement. Au total, 10 plans aquacoles ont été réalisés dans une démarche de co-construction pour assurer le développement durable du secteur dans huit régions littorales du Royaume.
Pour développer cette activité, l’ANDA a lancé, le 2 juin 2021, un appel à manifestation d’Intérêt pour la réalisation de nouveaux projets aquacoles, à l’issue duquel 100 dossiers ont été retenus pour une production prévisionnelle de 100.000 tonnes/an. Parallèlement à cette ouverture des espaces pour l’investissement, l’activité de l’aquaculture sera dotée de sa propre interprofession halieutique, et ce, dans le cadre de la loi 12-03 portant organisation des fédérations interprofessionnelles agricoles et halieutiques.
Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO