Maroc

Profession d’avocat : nouvel examen d’aptitude ouvert aux candidatures

Malgré la controverse, le ministère de la Justice fixe la date du nouvel examen des avocats. L’Association des barreaux du Maroc affirme avoir tenu une réunion d’urgence pour discuter des développements récents concernant ce concours et accuse le Chef du gouvernement et le Médiateur du Royaume d’ingérence et d’atteinte à l’indépendance de la profession.

Les candidatures sont désormais ouvertes pour postuler au nouvel examen d’aptitude permettant l’exercice de la profession d’avocat. Mardi dernier, le ministère de la Justice a annoncé la date de l’examen d’aptitude pour l’exercice de la profession d’avocat, suscitant une nouvelle vague de controverses.

Malgré le refus de l’Association des barreaux du Maroc (ABAM), le ministre de la Justice a pris cette décision suite à la réaction positive du gouvernement face aux recommandations formulées par le Médiateur du Royaume concernant le débat entourant l’examen d’aptitude des avocats. Le rapport du Médiateur a incité le gouvernement à organiser un nouvel examen répondant aux mêmes conditions que celui de la session du 4 décembre 2022.

De plus, il a été recommandé que les résultats soient annoncés et les certificats d’aptitude remis début octobre prochain, afin de permettre aux candidats ayant réussi de bénéficier des dispositions de l’article 11 de la loi régissant la profession d’avocat.

Conformément à la décision du ministre de la Justice en date du 6 juin 2023, les épreuves se tiendront dans plusieurs centres à travers le pays, notamment Rabat, Casablanca, El Jadida, Fès, Marrakech, Safi, Meknès, Agadir, Laâyoune, Tanger, Tétouan, Settat, Béni-Mellal, Oujda, Nador, Kénitra, Taza, Ouarzazate, Errachidia, Khouribga, Al Hoceïma et Guelmim, ainsi que dans d’autres centres si nécessaire.

Contestation des barreaux
Cependant, cette décision a été contestée par l’ABAM. L’association affirme avoir tenu une réunion d’urgence pour discuter des développements récents concernant le concours d’aptitude des avocats. Elle accuse le Chef du gouvernement et le Médiateur du Royaume d’ingérence et d’atteinte à l’indépendance de la profession. L’ABAM rejette catégoriquement l’organisation d’un nouvel examen en l’absence d’un institut national dédié, comme l’exigent les engagements de l’État.

L’association présidée par Abdelouahed El Ansari a également critiqué les gouvernements successifs pour avoir continué à inonder la profession d’avocats en promouvant les diplômés des facultés de droit, ce qui, selon l’association, aggrave le chômage dans le secteur tout en négligeant d’autres professions judiciaires.

Dans le même temps, l’ABAM critique vivement le rôle du Médiateur, estimant que cette institution a outrepassé ses prérogatives en intervenant dans des affaires relevant de la justice ou ayant déjà fait l’objet de verdicts. Selon l’association, cette ingérence nuit à l’intégrité et à l’impartialité du système judiciaire.

L’ABAM appelle le gouvernement à engager un dialogue «sérieux et responsable» afin de traiter de manière adéquate les différentes problématiques de la profession d’avocat. L’association insiste également sur la nécessité de garantir l’indépendance de la profession ainsi que la sécurité professionnelle des avocats, afin qu’ils puissent exercer leur rôle essentiel en toute confiance et dans le respect des principes fondamentaux de justice.

Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO


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