Production et exportation d’énergie. Le Maroc aspire à devenir une plaque tournante régionale
Le Maroc aspire à devenir une plaque tournante régionale de production et d’exportation d’énergie, a indiqué le ministre de l’énergie, des mines et du développement durable, Aziz Rabbah.
Face à la révolution énergétique actuelle, les pays en développement ne peuvent se contenter de la consommation des technologies, a souligné le ministre lors de sa participation à une table ronde sur l’avenir des centrales énergétiques organisée mardi dans le cadre du forum international « Dialogue de Berlin sur la transition énergétique »(9-10 avril).
Le ministre a noté que l’un des défis majeurs consiste à opérer la transition de la production de l’énergie à l’économie de l’énergie et de l’industrie de l’énergie, ajoutant que le Maroc souhaite également devenir une véritable plate-forme pour le secteur de l’énergie en attirant davantage d’investissements dans ce secteur.
Le changement climatique, a-t-il poursuivi, doit être perçu comme une opportunité pour procéder à une révision du système de production et de consommation de l’énergie, mais aussi pour revoir l’ensemble du système économique, notamment dans les pays africains qui cherchent à asseoir un nouveau modèle socio-économique.
Le Maroc importe 90% de ses besoins énergétiques de l’étranger, en grande partie d’origine fossile, a rappelé le ministre, notant que cette situation a imposé une révision de ce système compte tenu de nombre de facteurs, tels que la dépendance à l’étranger, la dimension environnementale, la protection de la santé des citoyens ainsi que l’engagement international pris par le Maroc en matière de protection du climat à travers la lutte contre les changements changements climatiques.
Selon Rabbah, la révision du système énergétique a permis de développer une stratégie verte, rappelant que dans les années soixante, le Maroc a décidé de s’attaquer à la problématique de l’eau qui menaçait le monde à travers le lancement par feu SM Hassan II de la politique de barrages, érigeant le Maroc en pionnier dans ce domaine, outre le développement des énergies hydrauliques avant les années 1970 et 1980.
Au début des années quatre-vingt, et grâce à sa vision prospective, le Maroc a mis en place le premier centre pour le développement des énergies renouvelables à Marrakech afin d’accompagner la dynamique internationale en la matière, a ajouté le ministre.
Et de relever que le Maroc s’érige actuellement en tant que modèle de réussite dans le domaine de la transition énergétique, aspirant à augmenter la part des énergies renouvelables à 42% d’ici 2020 et à 52% d’ici 2050.
Le ministre a en outre passé en revue nombre de défis en rapport avec l’investissement dans les énergies renouvelables, notamment la recherche d’un modèle d’affaires optimal afin d’encourager cet investissement, insistant à cet égard sur l’importance de renforcer la confiance entre les secteurs public et privé.
Le ministre a souligné aussi la nécessité de poursuivre la réforme du climat des affaires afin d’apporter le maximum possible d’investissements et la réforme du cadre législatif en vue d’un équilibre entre les intérêts de l’État et ceux des investisseurs.
La délégation marocaine à ce forum international comprend des responsables de l’Agence marocaine de l’énergie solaire, de la Société d’investissements énergétiques, de l’Institut de recherche en énergie solaire et énergies nouvelles, de l’Office national de l’électricité et de l’eau potable, de l’Agence marocaine pour l’efficacité énergétique et de l’OCP.
Le « Dialogue de Berlin sur la transition énergétique », organisé par le ministère allemand des Affaires étrangères, planche sur les implications géopolitiques et économiques de la transformation du système énergétique mondial.