Problématique de l’eau à Agadir : les unités mobiles de dessalement et de déminéralisation à la rescousse
Lors d’une table ronde initiée par l’antenne d’Agadir de la Tariq Ibnou Ziyad Initiative (TIZI), Karim Achengli, président du Conseil régional Souss-Massa, a annoncé la programmation de huit stations monoblocs de dessalement d’eau de mer et de 16 unités mobiles de déminéralisation dans la région. Objectif : faire face à la pénurie d’eau. Le sujet fera d’ailleurs l’objet d’une session extraordinaire du Conseil régional.
Après la rencontre ouverte initiée par le club régional de la presse, le 21 février 2024, à l’ENCG d’Agadir, Karim Achengli, président du Conseil régional Souss-Massa était l’invité de la première table ronde organisée, en ce début de semaine, à la cité d’innovation Souss-Massa, par l’antenne d’Agadir de Tariq Ibnou Ziyad initiative (TIZI). Compte tenu du contexte actuel où la région d’Agadir a enregistré un nouveau record caniculaire pour la saison (37°C), dimanche dernier, après les 50,4°C affichés le 11 août 2023, la question de l’eau a été l’un des axes prioritaires dans les discussions. Une problématique d’autant plus cruciale que le tarissement des barrages et le déficit de précipitations continuent d’exercer leur pression aussi bien sur l’eau potable que sur celle destinée aux besoins d’irrigation.
Aujourd’hui, le taux de remplissage des principaux barrages de la région du Souss-Massa se trouve en deçà des 13%, selon la situation journalière arrêtée au 19 mars 2024 par l’Agence du bassin hydraulique (ABH) de Souss-Massa (contre 26% au niveau national).
8 stations monoblocs et 16 unités de déminéralisation
Partant du constat que l’unité mutualisée de dessalement de l’eau de mer de la province de Chtouka Aït Baha ne peut pas répondre à l’ensemble des besoins en eau potable, surtout à l’approche de la période estivale (d’où le lancement de son extension), le Conseil régional du Souss-Massa tiendra une session extraordinaire, au mois d’avril, dédiée à cette question. Il devrait valider, à cette occasion, une convention portant sur l’installation d’unités mobiles de dessalement et de déminéralisation.
À l’heure actuelle, ce sont huit stations monoblocs de dessalement de l’eau de mer et 16 unités mobiles de déminéralisation qui sont programmés, en attendant la mouture définitive de cette convention. «Ces stations et unités mobiles seront installées entre Imssouane au nord d’Agadir et Aglou au sud de Tiznit. Elles vont contribuer à améliorer l’accès à l’eau potable pour les populations de la région», a souligné Karim Achengli. Dotée d’une enveloppe de 493 MDH, cette convention sera conclue avec le ministère de l’Intérieur (dont l’apport financier s’élèvera à 335 MDH) et plusieurs autres partenaires.
Pour ce qui est du budget mobilisé par le Conseil régional Souss-Massa, il s’élève à 158 MDH. Avec un débit de 5 à 10 litres/seconde, ces stations et unités mobiles couvriront l’ensemble de la région. Dans le détail, les stations monoblocs de dessalement sont programmées dans la préfecture d’Agadir Ida Outanane et la province de Tiznit alors que les unités de déminéralisation sont prévues à Chtouka Aït Baha, Tata et Taroudant.
Taroudant mise sur l’autoroute de l’eau
Rappelons que la question de l’eau fait partie des compétences partagées. Dans ce sens, le Conseil régional du Souss-Massa a initié son projet de l’autoroute intra-régionale de l’eau dessalée, reliant la station mutualisée de dessalement de l’eau de mer de Chtouka aux périmètres irrigués d’Oulad Teima-El Guerdane et Taroudant.
Ce projet fait partie de l’ossature du Programme de développement régional du Souss-Massa, notamment le premier pilier dédié aux infrastructures à vocation économique.
En dehors des exploitations situées à proximité du littoral de la plaine de Chtouka, qui bénéficient déjà de l’irrigation à travers la mobilisation d’apports de l’eau dessalée, l’objectif est d’assurer les besoins en irrigation des périmètres de Taroudant, lesquelles couvrent des filières structurantes de l’économie régionale, notamment les agrumes, le maraîchage, l’élevage laitier et les cultures fourragères.
Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO