Plan d’action communal. Polémique autour des moyens de la commune de Rabat
Le conseil de la capitale vient d’adopter son Plan d’action 2018-2023 au milieu d’interrogations sur ses capacités d’investissement pour honorer des engagements de 3 MMDH. Sur les 900 MDH de budget de la ville, les coûts de fonctionnement en absorbent pratiquement la totalité.
Le Conseile de la ville de Rabat a-t-il les moyens de ses ambitions ? Ce dernier vient d’adopter son Plan d’action 2018-2023 avec une contribution propre dans les projets de la ville pour 3 MMDH. Certes, cette adoption arrive en retard presque à mi-mandat alors qu’elle devait avoir lieu un an après la prise des manettes. C’est l’une des critiques exprimées par l’opposition principalement celle de la Fédération de la gauche démocratique. C’est aussi un sacré pactole dont on se pose la question des sources d’investissement. Une interrogation d’autant plus légitime que le conseil se débat dans des difficultés budgétaires qui lui laisse peu ou prou de marge de manœuvre en terme de financement des projets.
En effet, son budget annuel de 900 MDH est quasiment happé par les charges de fonctionnement. Et malgré une amélioration dans le recouvrement des taxes en 2018, le gap reste difficile à combler entre une volonté affichée d’agir fortement sur le destin de la capitale et des moyens presque inexistants. En plus de cela, tenant compte des engagements du Plan d’action (3 MMDH), le conseil doit débourser chaque année entre 600 et 700 MDH jusqu’en 2023. Ce qui ressort presque de l’impossible. Contacté par Les Inspirations ÉCO , Lahcen Elomrani, premier vice-président du conseil de la ville, explique qu’il y a des projets en court qui doivent être réalisés quel que soit la situation car le Conseil s’y est engagé. Parmi ces projets ceux du Tramway ou de Rabat Ville lumière. A l’arrivée de l’actuelle majorité, dirigée par le PJD, il y’avait déjà 190 MDH décaissée dans le cadre de ce projet structurant. L’actuel bureau avait contracté un emprunt auprès du FEC d’un montant de 600 MDH pour honorer ses engagements dans le cadre de Rabat Ville lumière. Elomrani ajoute que le conseil a adopté une approche en matière d’investissement de rationalisation qui répond aux besoins lorsqu’ils s’expriment de manière pressante. C’est ainsi que seulement 130 MDH ont été décaissés au profit de la société Rabat aménagement dans le cadre des engagements de la ville dans ledit projet.
De cette manière, le Conseil limite drastiquement les coûts de la dette tout en mettant l’accent sur la gouvernance en matière d’exécution. Ceci, Elomrani ne cache ce Talon d’Achille qu’est l’investissement qui compromet la capacité de la ville à entreprendre des projets susceptibles de faire la différence et impacter positivement le quotidien des Rbatis. Il est vrai aussi que ce Plan arrive presque deux ans après la publication du décret de mai 2017 qui définit la procédure d’élaboration du plan d’action communal. Un retard que l’opposition a pris comme une arme de contre-attaque parmi tant d’autres. Car, le conseil se trouve désarmé face à tant d’exigences qu’il n’arrive toujours pas à trouver le bon filon. Contracter un nouveau crédit auprès du FEC s’avère aujourd’hui une option inenvisageable pour le coût qu’une telle opération engage et sa contradiction avec la tendance à la rationalisation que le bureau dirigeant ne cesse de mettre en avant. Sachant aussi que le budget de fonctionnement est incompressible, les interrogations ne cesseront de fuser en direction de l’équipe en place à propos des idées qu’elle compte bien proposer. Il faut également mettre cette question dans un contexte marqué par une tension permanente entre l’opposition et l’équipe dirigeante au sein du conseil. Une situation à l’origine de beaucoup de retard dans la mise en œuvre des projets et en matière d’adoption des budgets et des projets.