Personnes âgées au Maroc… Etat des lieux
La 5e édition de la Campagne nationale pour les personnes âgées sera lancée ce mardi 1er octobre. L’occasion de faire le point sur la situation de cette catégorie de la population au Maroc…
La cinquième édition de la Campagne nationale pour les personnes âgées sera lancée ce mardi et durera jusqu’à fin octobre prochain. Elle est initiée par le ministère de la Famille, de la solidarité, de l’égalité et du développement social, sous le slogan « les personnes âgées, trésor dans chaque foyer ».
L’objectif de cette campagne, explique le ministère, est de «promouvoir la culture de solidarité entre générations afin de consolider les liens sociaux, créer une meilleure cohésion et mener une mobilisation sociale de manière à jeter la lumière sur la situation des personnes âgées». Objectif? consolider la place de cette catégorie au sein de la famille et de la société et d’éliminer les stéréotypes la concernant, explique le département de la Famille.
Axée sur le thème «personnes âgées et retraités : compétences et expérience au service de la patrie », cette édition prévoit des spots publicitaires TV et radio, des colloques régionaux et des rencontres de communication locales sur l’ensemble du territoire national, ainsi que la distribution d’affiches et de CD tendant à mobiliser l’ensemble des composantes de la société, précise la même source. Le coup d’envoi de cette campagne sera donné à Rabat en présence de responsables gouvernementaux et de représentants d’institutions nationales, de collectivités territoriales et de la société civile.
Quelle est la situation des personnes âgées au Maroc?
Il faut savoir que le vieillissement est en nette progression au Maroc. Selon les chiffres du dernier recensement général de la population et de l’habitat du Maroc de 2014, la structure de la pyramide des âges a connu une régression du nombre d’enfants de moins de 15 ans et une progression de la tranche des personnes âgées dues à une baisse du taux de fécondité.
Les personnes de plus de 60 ans constituent aujourd’hui 9,6% de la population du Maroc, soit 3.209 millions. Appelées également seniors, troisième âge, quatrième âge, aînés… Les personnes de cette tranche d’âge connaissent pour la plupart une vulnérabilité qui nécessite une attention particulière, liée à l’accélération du processus inexorable de vieillissement avec tout ce que cela comporte comme problématiques de santé et de dépendance.
Au Maroc, 52% des personnes âgées sont des femmes. En 2015, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) avait pointé du doigt, dans son rapport concernant les personnes âgées, l’inégalité hommes femmes qui contribue à ce que les femmes âgées soient les plus exposées à la précarité économique, aux difficultés d’accès aux services sociaux et à l’absence de protection sociale et médicale.
La population âgée marocaine se caractérise par une proportion élevée de personnes âgées analphabètes (72%). Ce taux est plus élevé en milieu rural (86%) qu’en milieu urbain (62%), indique le CESE dans ledit rapport.
Les personnes âgées au Maroc souffrent de l’absence d’infrastructures et de lieux de vie adaptés pour favoriser leur mobilité et leur permettre une vie sociale épanouie. Une pénurie marquée également au niveau du système de transport et de transit inapproprié à leur âge et à leur état de santé.
Les centres dédiés à l’accueil des personnes âgées sont rares dans le royaume. La famille reste donc le seul refuge de ces hommes et femmes, qui peuvent parfois être victimes de la marginalisation et de la maltraitance de la part de leurs proches.
Incapacité financière, physique et sociale, tant de causes qui rendent les personnes âgées, particulièrement vulnérables. Plusieurs métiers pratiqués par les personnes âgées de cette époque n’offrent pas de retraite, laissant ainsi ces gens crouler dans la précarité avec toute incapacité physique. En 2011, seules 18,4% des personnes âgées bénéficient d’une pension de retraite, dont 28,6% en milieu urbain et 3,9% en milieu rural, (33% des hommes et uniquement 4,5% des femmes).
