PDU d’Agadir : livraison du parc Ibn Zaidoun et du cinéma Sahara
Outre la mise à niveau achevée du parc Ibn Zaidoun et la réhabilitation du cinéma Sahara, le cinéma Salam, qui fait partie des édifices épargnés par le séisme du 29 février 1960, a fait l’objet d’un don. L’homme d’affaires, Aziz Aboualmajd, a cédé gracieusement ce monument historique à la commune urbaine d’Agadir.
Plus de deux ans après le lancement du Programme de développement urbain d’Agadir, le 4 février 2020, à la place Al Amal, plusieurs composantes inscrites dans ce PDU ont pu être livrées. Outre la réalisation des terrains de proximité dans les différents districts de la ville, l’aménagement de l’entrée de la ville, via Bensergao, ainsi que la mise à niveau de l’avenue Mohammed V et l’aménagement, l’élargissement et le renforcement de l’éclairage public d’un ensemble d’avenues et de boulevards, le PDU vient de remettre la première tranche du parc Ibn Zaidoun, notamment le jardin éponyme dont les travaux ont été lancés en février 2021.
C’est en fin de semaine dernière que cet espace, conçu par Jean Challet, architecte paysagiste français chargé des espaces verts au Haut-commissariat à la reconstruction d’Agadir (HCRA), a été officiellement inauguré par la délégation présidée par Aziz AKhannouch, président du Conseil communal d’Agadir. Situé au centre-ville d’Agadir, l’aménagement du parc jardin Ibn Zaidoun a mobilisé l’équivalent de 25 MDH dans le cadre du programme de développement urbain de la ville d’Agadir (2020-2024).
Ce projet, étalé sur 12,5 ha, a inclus la mise en valeur du patrimoine historique de ce parc, notamment sur le plan végétal et architectural, ainsi que sa préservation, en plus de la création d’aires de jeux, la rénovation des fontaines et l’aménagement de chemins piétonniers. Pour les espaces sportifs, le parc a permis la réalisation de terrains de football et de basket-ball, outre un skate-park et des pistes de pétanque avec la mise en place du mobilier urbain.
Le cinéma Sahara inauguré en marge de Talborjt Week-end
Faisant partie du 5e volet du programme de développement urbain (PDU) de la ville d’Agadir 2020-2024 dédié à la promotion des activités culturelles et la mise en valeur du patrimoine et lieux de culte, les travaux de réhabilitation du cinéma Sahara, situé à la place Tamri, au quartier Talborjt, ont été également livrés. Ils ont été lancés, en mars 2021, avec une remise en valeur technique du cinéma, assortie d’une valorisation architecturale de ce bâtiment étalé sur 4.000 m2.
Mobilisant environ 12 MDH, le cinéma Sahara, réhabilité, dispose d’une capacité d’accueil d’environ 250 places. Fermé depuis 2012, cet espace a été acquis par le Conseil municipal suite à une pétition lancée par le tissu associatif local pour sauvegarder cet édifice faisant partie du patrimoine architectural du Haut-Commissariat à la reconstruction d’Agadir. En effet, le cinéma a été conçu par l’architecte Alain Le Goaster qui a participé activement à la reconstruction d’Agadir après le tremblement de terre, notamment l’édification de l’habitat du nouveau Talborjt et la place Tamri.
Cette place a abrité «Talborjt Week-end» du 27 au 29 mai 2022 dans la continuité des initiatives du Forum Agadir Memory, initiateur aussi du festival de «TalGuit’Art. En effet, ce projet culturel a fait la part belle à plusieurs disciplines artistiques tout au long du week-end, entre autres, le théâtre de rue, la musique, la danse, le jonglage et le cirque, l’exposition de livres et photos…
Aziz Aboualmajd cède gracieusement le cinéma Salam
Par ailleurs, le cinéma Salam, situé sur l’avenue Al Mouqaouama, et qui fait partie des édifices épargnés par le séisme, a fait l’objet d’un don de la part de Aziz Aboualmajd, homme d’affaires de la région, en faveur de la commune urbaine d’Agadir. Cette annonce a été faite par Aziz Akhannouch, lors de l’inauguration du cinéma Sahara, en présence du mécène Aziz Aboualmajd.
Pour rappel, le cinéma Salam fait partie des sites d’ancrage de la mémoire collective d’Agadir. C’est l’un des rares bijoux architecturaux qui a résisté au séisme à l’instar de quelques édifices que l’on peut compter sur le bout des doigts. Par ailleurs, les cinéphiles auront une nouvelle fois la possibilité d’accéder exceptionnellement à sa salle obscure du cinéma Rialto, à l’occasion de l’ouverture du festival «Cinéma et migration», dont la 18e édition aura lieu du 13 au 18 juin 2022. Actuellement, l’ensemble de ce patrimoine a été protégé par le plan d’aménagement sectoriel et de sauvegarde du Centre urbain et Secteur touristique et balnéaire de la ville d’Agadir. Ce patrimoine est scindé en deux catégories.
La première englobe les édifices qui ont échappé au séisme de 1960. La seconde catégorie, regroupe elle l’ensemble des bâtiments qui ont été construits depuis la mise en place du Haut-commissariat à la reconstruction d’Agadir le 29 juin 1960. Cette catégorie nécessite aussi une préservation particulière puisqu’elle englobe des œuvres de référence de la période de reconstruction de la ville après le tremblement de terre. De nombreux architectes de la reconstruction d’Agadir ont contribué à cette opération.
Ils sont issus en majorité du mouvement moderniste porté par Elie Azagury, Michel Ecochard, Mourad Ben Embarek, Henri Tastemain, Jean-François Zevaco, Patrice de Mazières, Abdeslem Faraoui, Louis Rioux, Armand Amzallag et bien d’autres. C’est au niveau du centre-ville que se concentre la majorité de ces bâtiments aménagés entre 1963 et 1973.
Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO