Maroc

Oléiculture : Fès-Meknès entame sa conversion au bio

La Direction régionale de l’agriculture (DRA) de Fès-Meknès vient de lancer un projet pour encourager les agriculteurs de la région à opter pour le mode de production biologique. Sur une superficie d’au moins 1.000 ha, l’identification des vergers d’oliviers se fera principalement dans la province de Taounate, et éventuellement dans d’autres provinces de la Région Fès-Meknès susceptibles d’être converties au bio.

La Région Fès-Meknès sera bientôt dotée d’un modèle de production oléicole bio. C’est ce qui ressort d’un projet lancé récemment par la Direction régionale de l’agriculture (DRA) de Fès-Meknès, visant le développement de l’oléiculture biologique sur une superficie d’au moins 1.000 ha.

Dans ce cadre, la DRA réalisera un diagnostic participatif qui consiste à établir l’état des lieux exhaustif et déterminer les périmètres en impliquant les différentes parties prenantes. En effet, l’identification des vergers d’oliviers se fera principalement dans la province de Taounate et éventuellement dans d’autres provinces de la région susceptibles d’être converties au bio.

Pour ce faire, il est prévu d’identifier les groupements de producteurs dont certains adhérents s’engageront dans la conversion au bio et de délimiter une superficie d’au moins 1.000 ha de production oléicole prête à être certifiée au cours de la première année. Pour les agriculteurs individuels déjà engagés dans le bio, ils doivent s’organiser en de nouveaux groupements ou intégrer ceux qui existent déjà. Le choix de la Région Fès-Meknès pour cette pratique a été motivé par l’existence de conditions favorables, notamment la présence de vastes terres agricoles vierges qui se prêtent à la production biologique, l’adoption des pratiques agricoles proches des techniques biologiques et les potentialités d’exportation non encore exploitées.

«Le développement de la filière biologique permettra l’amélioration des revenus des producteurs intéressés par ce mode de production, la conservation de l’environnement et la préservation de la biodiversité, ainsi que la satisfaction de l’engouement d’un segment de consommateurs en lui garantissant la qualité requise en matière de produits biologiques», précisent les responsables de la DRA Fès-Meknès.

La DRA compte également lancer un programme de formation des producteurs identifiés sur les techniques de production des olives selon le mode biologique, sur les modalités d’obtention de la subvention à la certification bio, et toutes informations utiles pour renforcer leurs capacités (commercialisation, interprofession…). Il est également question d’assurer un encadrement technique de proximité des producteurs et une sensibilisation au respect de la réglementation de l’agriculture biologique en vigueur. Ces producteurs seront ainsi accompagnés dans la conversion de leurs exploitations au mode biologique selon les exigences réglementaires en vigueur, notamment la loi 39-12 relative à la production biologique des produits agricoles et aquatiques et ses textes d’application, et éventuellement la réglementation européenne et américaine selon leur besoin. Il faut rappeler que dans le cadre de la stratégie Plan Maroc Vert, le Maroc a vu un développement considérable de sa superficie consacrée à l’agriculture bio de 4.000 ha en 2010 à 14.000 ha en 2020, avec une production qui a bondi de 40.000 t à 140.000 t. Le volume des exportations a doublé pour atteindre 20 000 t en 2020. Environ 83% de la superficie consacrée à l’agriculture bio est essentiellement localisée au niveau de cinq régions, à savoir Fès-Meknès, Marrakech-Safi, Sous-Massa, Casablanca-Settat, Rabat-Salé-Kenitra.

La nouvelle stratégie de développement du secteur agricole, baptisée «Génération Green 2020-2030» (GG), vise à consolider les acquis des dix dernières années. Reposant sur deux fondements, à savoir l’élément humain et la poursuite de la dynamique du développement agricole, ce plan vise à doubler le produit intérieur brut agricole (PIBA) et les exportations à travers le maintien des efforts d’investissement, l’appui à la compétitivité des exportations marocaines, et le développement de certaines filières à fort potentiel comme la filière des produits biologiques, qui occupe une place de choix. Les objectifs escomptés pour cette filière à l’horizon 2030 concernent ainsi l’augmentation de la superficie de 10.000 ha en 2018 à 100.000 ha, la commercialisation à 0,3 MT (0,1 MT en 2018) au niveau du marché domestique et l’augmentation des exportations à 600 KT (16 KT en 2018).

Mehdi Idrissi / Les Inspirations Éco



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