Offshoring : Le gouvernement prolonge l’offre Maroc
Le gouvernement prolonge l’offre Maroc pour les services de délocalisation et l’offshoring. L’objectif est de faire du Maroc un des pays les plus compétitifs de la région dans ce secteur, contribuant à en faire l’une des activités les plus dynamiques pour la création d’emplois.
L’offshoring national se prépare à déployer ses ailes. Une nouvelle circulaire du chef du gouvernement appelle l’ensemble des départements ministériels, ainsi que d’autres opérateurs comme l’ANRT, l’ANAPEC et les gérants des zones industrielles intégrées, à préparer l’offre Maroc dans ce secteur. La circulaire insiste sur l’importance de l’offshoring comme «l’un des piliers du Plan d’accélération industrielle, dans un contexte marqué par une rude concurrence». Dans cette circulaire, dont les dispositions ont pris effet le 1e janvier, le chef du gouvernement note la capacité du Maroc à répondre aux besoins en matière de ressources humaines, mais grâce aux infrastructures d’accueil des centres d’offshoring. «Le gouvernement a procédé à la mise en place d’une offre compétitive qui reste adéquate aux besoins des entreprises qui opèrent dans le secteur», est-il souligné. Cette offre consiste à lancer de nouvelles mesures incitatives, «essentiellement dans les domaines de la formation et l’amélioration de la compétitivité, ainsi que dans la mobilisation des zones industrielles spécialisées dans l’offshoring», indique la circulaire. Le gouvernement s’attend à ce que l’offre proposée puisse ainsi «renforcer la place du Maroc en tant que destination attractive pour l’offshoring», selon les objectifs qui ont été tracés.
Mesures phares
Justement, pour Amine Zarouk, président de la Fédération des technologies de l’information, de télecommunication et de l’offshoring (APEBI), «c’est une avancée probante pour l’offshoring. Ces mesures démontrent tout l’intérêt que porte le gouvernement à notre secteur». Il est à noter que l’APEBI, à travers la cellule d’animation Offshoring, est active sur ce programme depuis des mois. «Nous tenons à saluer la précieuse mobilisation des équipes du ministère de l’Industrie, du commerce, de l’économie verte et numérique. Notre collaboration conjointe et étroite, avec les équipes du ministre, empreinte à la fois de confiance et de pragmatisme, nous a permis de co-construire un programme solide et pérenne pour les deux prochaines années», confie Zarouk. Pour Youssef Chraibi, président de la Fédération marocaine de l’externalisation des services (FMES), «il s’agit d’une excellente nouvelle pour le secteur de l’externalisation de services. L’ensemble des acteurs de notre fédération, la FMES, l’ont accueilli comme une reconnaissance du caractère stratégique de notre activité». Mais qu’implique justement, la prolongation de l’offre Maroc pour les opérateurs de l’offshoring ? «Plus de résilience d’abord, pour dépasser la crise sanitaire. Ensuite, une montée en puissance de l’offshoring dans l’économie nationale», explique le président de l’APEBI. Cette démarche vient acter trois mesures phares, notamment le maintien des avantages au niveau de l’IS, la digitalisation des procédures d’octroi des incentives et le remboursement des formations effectuées à distance. «Ces mesures vont réellement impacter les décisions d’investissement dans le secteur, mais également encourager l’ensemble des opérateurs à investir dans la formation et la transformation digitale du secteur», commente Amine Zarouk. «Après avoir fait du Maroc la destination leader pour l’outsourcing francophone, la reconduction de ces mesures vise à présent à fidéliser les acteurs déjà installés en maintenant un environnement compétitif pour le développement de notre secteur», renchérit Chraibi. Et d’ajouter que «nous sommes en concurrence avec des destinations africaines ayant un positionnement encore plus low cost, pouvant attirer certains des investisseurs déjà installés chez nous». C’est pourquoi, selon le président de la FMES, il était nécessaire de ne pas retirer les avantages fiscaux dont le secteur bénéficiait jusqu’à présent mais d’aller plus loin dans le soutien aux efforts de formation».
Le secteur résilient
L’Offshoring représente 14 MMDH de chiffre d’affaires, 120.000 emplois directs et indirects. Son potentiel de développement est d’autant plus conséquent qu’il est étroitement lié à l’émergence exponentielle des technologies du futur, du digital et de l’économie numérique. «Nous avons aujourd’hui le cadre et l’environnement idoine pour accompagner, à la fois la transformation de ce métier selon les évolutions technologiques et économiques mondiales, mais également pour soutenir le trend de la création d’emplois», estime le président de l’APEBI. Par ailleurs, l’enjeu majeur de ce secteur réside dans le capital humain. Il est voué à évoluer sur le plan des compétences et de l’expertise, pour s’arrimer progressivement à ce qui est appelé le «techshoring» de l’offhsoring soutenu par l’intelligence artificielle. «Le Maroc est prêt et l’APEBI est engagée avec ses partenaires publics pour accompagner cette transition», s’engage le président de l’APEBI. Justement, dans un contexte de reconstruction des chaînes de valeurs des donneurs d’ordres principalement européens, le Maroc a une vraie carte à jouer, insiste Youssef Chraibi. «Bien que notre secteur ait bien résisté à la crise, il constitue une véritable manne en terme de création d’emplois qu’il est nécessaire de consolider, afin d’insérer durablement le royaume dans la carte mondiale de l’économie du savoir», assure ce dernier.
Sanae Raqui / Les Inspirations Éco