Guelmim-Oued Noun : la région élabore sa carte agricole face à l’urbanisation

La Direction régionale de l’agriculture de Guelmim-Oued Noun lance une étude, d’un budget de trois millions de dirhams, portant sur l’élaboration de sa carte agricole. L’objectif est de préserver de l’urbanisation les espaces dédiés à l’agriculture. La méthodologie adoptée, qui se base sur un système d’information géographique (SIG) intégrant diverses données, classifie les sols en trois catégories de potentiel agricole : élevé, moyen et faible. Ce SIG, accompagné d’un atlas, constitue un outil clé pour la gestion proactive du foncier, orientant l’urbanisme et assurant la pérennité du patrimoine agricole régional.
Le ministère de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, à travers sa Direction régionale de l’agriculture (DRA) de Guelmim-Oued Noun, lance une étude visant l’élaboration de la carte agricole régionale. Cette initiative, au budget de l’ordre de trois millions de dirhams, s’inscrit dans un contexte national marqué par la déperdition des terres agricoles due à une forte urbanisation.
L’objectif est de doter la région d’un outil stratégique permettant non seulement de recenser et d’analyser le patrimoine agricole existant, mais surtout de le classifier et de le protéger durablement.
Au cœur de cette démarche, se trouve la création d’une base de données géoréférencée, intégrée à un Système d’information géographique (SIG), pour un suivi dynamique et une prise de décision éclairée en matière d’aménagement du territoire, en ligne avec les dispositions du décret n° 2-92-832 relatif à l’urbanisme.
La classification des terres en trois catégories distinctes
La méthodologie de cette étude est structurée en quatre phases distinctes. Elle débute par une analyse approfondie de l’existant, ce qui implique une collecte massive de données auprès des départements ministériels et agences ainsi qu’un benchmarking des meilleures pratiques internationales en matière de cartographie et de protection agricole.
La méthodologie repose sur la classification des terres en trois catégories distinctes : les «Terres à haut potentiel agricole» (zone A), à protéger ; les «Terres à potentiel agricole moyen» (zone B), à sauvegarder ; et les «Terres à faible potentiel agricole» (zone C), à urbaniser.
Cette classification est établie sur la base de critères agro-pédologiques (type de sol, profondeur, matière organique et ressources en eau). Elle intègre également des projets de développement agricole existants (périmètres irrigués, zones pastorales, projets de génération Green Maroc…), avec un accent particulier mis sur la conversion de toutes ces informations en un format SIG vectoriel exploitable.
Carte agricole régionale : un atlas avec application SIG fonctionnelle
L’impact de cette étude dépasse la simple cartographie pour s’inscrire dans une vision de gestion proactive du foncier agricole. Le Système d’information géographique développé sera une solution ouverte, conviviale et multithématique. Il sera à même d’intégrer et de gérer diverses couches d’information spatiale, des ressources en eau aux documents d’urbanisme, en passant par les projets d’investissement et les titres fonciers.
Le SIG permettra des traitements complexes tels que la mise à jour des données, le partage sécurisé d’informations entre les services centraux et locaux du ministère et l’édition de cartes thématiques. Une phase cruciale d’accompagnement et de formation des cadres de l’administration garantira la maîtrise et la pérennité de cet outil.
À terme, cette carte agricole régionale, présentée sous forme d’atlas et d’application SIG fonctionnelle, servira de référence incontournable pour les comités techniques locaux. Elle guidera l’élaboration des documents d’urbanisme, assurant la préservation d’un patrimoine agricole vital pour la sécurité alimentaire et le développement socio-économique de la région de Guelmim-Oued Noun.
Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO