Normes environnementales : la BAD outille les opérateurs locaux

La Banque africaine de développement réunit cette semaine une large délégation d’acteurs institutionnels pour un atelier consacré aux exigences environnementales et sociales dans les projets financés au Maroc. À travers cette initiative, la BAD accompagne l’appropriation de son Système de sauvegarde intégré révisé, en vue d’une meilleure articulation avec les normes nationales.
La Banque africaine de développement (BAD) organise depuis le début de cette semaine, un atelier consacré à l’intégration des sauvegardes environnementales et sociales dans les projets qu’elle finance au Maroc. Réunissant plus de 80 participants issus de diverses institutions publiques, cet événement est en phase avec la volonté partagée d’aligner les exigences de la BAD sur les dispositifs réglementaires nationaux, à travers une montée en compétence ciblée des acteurs marocains.
Un cadre de référence en évolution
Depuis mai 2024, la BAD s’appuie sur un Système de sauvegarde intégré (SSI) révisé, destiné à garantir une meilleure prise en compte des impacts environnementaux et sociaux à chaque étape du cycle de projet. L’atelier s’inscrit dans une série d’initiatives régionales portées par la BAD, visant à favoriser une appropriation effective de ce cadre par les pays membres.
Au Maroc, cette démarche intervient dans un contexte de consolidation du cadre légal, notamment avec l’entrée en vigueur de la loi 49-17 relative à l’évaluation environnementale.
En ouverture, le représentant du ministère de la Transition énergétique et du Développement durable, Ech-Chokri Rachid, a souligné l’intérêt d’une telle convergence. Selon lui, l’atelier représente une opportunité de mieux articuler les normes nationales avec celles de la Banque, condition nécessaire pour inscrire durablement la durabilité au cœur de l’action publique et des investissements structurants.
Des enjeux opérationnels au cœur des échanges
Au-delà des principes, les échanges se veulent pragmatiques. Le programme couvre un large éventail de thématiques, études d’impact, plans de réinstallation, mécanismes de consultation et de recours, suivi de la conformité…
Les travaux s’adressent en particulier aux responsables des unités d’exécution de projets, aux ministères sectoriels, aux organes de contrôle et aux partenaires techniques impliqués dans la chaîne de mise en œuvre.
Pour Issa Maman-Sani, directeur du Département des sauvegardes environnementales et sociales et de la conformité du Groupe de la BAD, l’appropriation locale du SSI reste un levier fondamental pour garantir la pertinence et la durabilité des interventions. Cette logique de responsabilisation des parties nationales est d’ailleurs renforcée par une démarche participative, axée sur le retour d’expérience et le partage de pratiques.
Le Maroc, un partenaire structurant pour la Banque
Le choix du Maroc comme pays hôte n’est pas anodin. Le Royaume entretient avec la BAD un partenariat dense, couvrant des secteurs variés (infrastructures, énergie, agriculture, développement humain…) où les enjeux environnementaux et sociaux occupent une place croissante.
Achraf Tarsim, responsable du bureau pays de la BAD, a rappelé que l’intégration de ces dimensions dans les projets ne relève plus de la seule conformité, mais constitue un axe structurant de performance et d’impact.
En toile de fond, l’atelier participe à la consolidation d’un dialogue technique entre la BAD et ses partenaires nationaux. Il s’inscrit dans une dynamique plus large de montée en qualité des projets soutenus par l’institution, en phase avec les impératifs de soutenabilité et d’inclusivité.
Alors que les financements internationaux sont de plus en plus conditionnés à des engagements clairs en matière sociale et environnementale, cette initiative vient conforter la capacité du pays à se positionner comme acteur de référence dans la mise en œuvre de projets durables sur le continent africain.
Sanae Raqui / Les Inspirations ÉCO