Moroccan consumer day : le “Made in Morocco” à l’honneur lors de la cinquième édition
Les Moroccan consumer awards ont signé leur grand retour en mettant en lumière cette année le «Made in Morocco». Les distinctions honorifiques ont été attribuées lors de la cinquième édition du Moroccan consumer day qui a réuni un grand nombre d’experts et d’acteurs engagés pour échanger autour de l’impact de l’intelligence artificielle sur la relation consommateurs/clients.
Cette année est décidément celle de l’avènement de l’intelligence artificielle. C’est donc tout naturellement qu’elle a été au cœur de la cinquième édition du Moroccan consumer day qui ambitionne de contribuer à «façonner un avenir numérique plus équitable et responsable, en mettant l’accent sur l’impact éthique de l’IA sur la relation marques/consommateurs». Pour en discuter, des universitaires, des experts du marketing, des spécialistes de la communication et des défenseurs des droits des consommateurs ont été conviés aux différents débats organisés tout au long de la journée.
Poche de valeur
Pour Nabil Taoufik, fondateur du magazine Consonews, organisateur de l’événement, «cette édition vient couronner un long processus permettant au Moroccan consumer day de mettre autour d’une même table les consommateurs, les marques, mais aussi les pouvoirs publics et les parties prenantes concernant les droits du consommateur». Le choix de cette thématique «s’imposait d’elle-même, étant donné que nous essayons toujours de coller à l’actualité».
En effet, «cette thématique est extrêmement stratégique et structurelle aujourd’hui», nous confie pour sa part Yahya Sefrioui, directeur de la Transformation digitale à inwi.
«Nous avons vu, sur les deux dernières années, une véritable montée en puissance, voire une explosion du sujet de l’intelligence artificielle. Quand on creuse, on se rend rapidement compte que l’une des premières poches de valeur pour les entreprises télécoms consiste à avoir recours à l’intelligence artificielle dans tout ce qui est service client», explique-t-il.
Au sein d’inwi, «la réflexion a été lancée naturellement et très rapidement», indique Sefrioui, estimant que «l’intelligence artificielle va améliorer l’efficacité opérationnelle, la qualité des services et qu’elle constituera un levier plus compétitif».
Souveraineté numérique
L’apport de l’intelligence artificielle sur la relation consommateurs/clients n’a pas fait débat et semble indéniable. Le fondateur de H-in-Q, Driss Farissi le résume bien devant l’auditoire, «l’IA c’est vraiment tout».
«Il n’y a pas un aspect de la vie moderne sur lequel l’IA n’aurait pas un apport significatif. Pour un professionnel du marketing par exemple, la question à se poser n’est pas “est-ce que je vais utiliser l’intelligence artificielle”, la vraie question c’est quand est-ce que je commence», explique Driss Farissi.
Certes l’un des aspects les plus saillants de l’utilisation de l’IA dans la relation marque/consommateur est la personnalisation des interactions, mais ce n’est pas tout, a-t-il poursuivi, car l’IA permet aussi d’analyser les données comportementales et démographiques pour proposer des offres sur mesure, des recommandations de produits et des publicités ciblées aux consommateurs.
Toutefois, l’essor de l’IA soulève également des questions de souveraineté nationale, a noté pour sa part le politiste, essayiste, et chercheur indépendant en anthropologie urbaine, Ahmed Chitachni.
«Avons-nous une souveraineté pour maîtriser l’IA qui est développé ailleurs et sommes-nous outillés juridiquement contre tous les risques qui peuvent être générés ou causer l’IA, que ça soit les dommages aux clients ou aux entreprises ?», a lancé l’essayiste à l’assemblée.
Les pays développant ces technologies peuvent se compter sur les doigts d’une seule main, de ce fait ces préoccupations sont aussi celles d’autres pays quant à leur dépendance vis-à-vis de ces acteurs étrangers. Ces préoccupations s’étendent également à la manière dont les données des consommateurs sont collectées, stockées et utilisées par des entreprises étrangères, soulevant des inquiétudes quant à la sécurité nationale et à la protection des données personnelles.
Soutenir le «Made in morocco»
Cette édition du Moroccan consumer day a été marquée par l’organisation d’un cycle de formation sur les droits du consommateur, sous la bannière de l’institut marocain indépendant de la consommation, en partenariat avec la Fédération nationale des associations du consommateur (FNAC). L’occasion d’aborder, notamment, les moyens d’intégrer les outils IA dans la conception de la stratégie de communication, mais aussi les moyens d’éviter la communication trompeuse au regard du droit du consommateur.
Par ailleurs, cette cinquième édition a également été celle du grand retour des Moroccan consumer awards, visant à saluer les marques pour leur engagement envers les consommateurs. Les entreprises soutenant le «Made in Morocco» ont été mises à l’honneur lors de cette cérémonie.
Au total, sept prix ont été décernés. Le prix du «Made in Morocco» a ainsi été attribué à Ain Soltane, Isolbox et Ecoair. Le prix de la «Relation client» a été décerné à inwi, tandis que celui de la «Conso responsabilité» est revenu au Groupe Marjane. Quant à la société Sochepress et au quotidien Le Matin, ils se sont vus attribuer le prix de la «Longévité marque».
Ces trophées récompensent les initiatives innovantes, les politiques de prix favorisant le pouvoir d’achat, les stratégies de distribution visant à rendre les produits plus accessibles, ainsi que d’autres actions bénéfiques pour les consommateurs.
Faiza Rhoul / Les Inspirations ÉCO