«Moins d’emplois dans les zones bour»
Les Inspirations ÉCO : Quel a été l’objet de la réunion tenue récemment avec l’Agence japonaise de coopération internationale ?
Abderrahman Naili : Elle consistait en un atelier de restitution du projet d’assistance technique conduit en partenariat avec le gouvernement japonais à travers l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA) en vue de la promotion de l’économie et d’une meilleure valorisation de l’eau d’irrigation, ainsi que de l’amélioration de la gestion du système d’irrigation dans le périmètre des Doukkala. Le projet a été réalisé en partenariat avec la JICA sur une durée de 5 ans (2011-2016), doté d’un montant de 50 MDH (don du gouvernement japonais) et il a porté sur l’accompagnement des agriculteurs pour une meilleure valorisation de l’eau.
Peut-on avoir plus de détails sur ce projet ?
Le projet pilote a porté sur la reconversion en irrigation localisée d’un site de 180 ha, et il se caractérise par un accompagnement soutenu des agriculteurs bénéficiaires. Cela a permis de développer une synergie et une conduite participative du projet par les experts japonais et leurs homologues de l’office. Il s’agit d’un modèle pilote de reconversion en irrigation localisée duquel les agriculteurs peuvent s’inspirer. Les résultats enregistrés, après deux campagnes de fonctionnement, ont permis d’afficher une satisfaction tant sur l’amélioration de la productivité des cultures installées que sur l’introduction de nouvelles cultures qui n’ont jamais été pratiquées dans cette région. Les résultats obtenus devraient être diffusés auprès des agriculteurs de toutes les régions de notre pays.
Il s’agit donc de savoir comment améliorer la productivité de l’eau face à la rareté de la ressource…
En effet, il s’agit d’utiliser moins d’eau et de manière durable tout en produisant plus de nourriture pour répondre aux besoins des populations, de plus en plus croissants. À cet effet, l’ORMVAD (Office régionale de mise en valeur agricole des Doukkala) a entrepris, au titre du Plan Maroc vert, le Programme national d’économie d’eau en irrigation qui porte. Celui-ci porte, au niveau du périmètre irrigué des Doukkala, sur la reconversion collective de 40.000 ha, mais aussi sur la reconversion individuelle de 37.000 ha et le regroupement en projets de reconversions collective de petites et moyennes tailles, comme ce qui a été adopté dans le projet avec les Japonais. Il propose des modèles fort intéressants à promouvoir. Outre les acquis techniques, le projet avec la JICA a permis d’acquérir une grande expérience, sur le plan organisationnel et managérial, au niveau des activités ayant été conçues et développées tout au long de la conduite du projet.
Comment évaluez-vous l’impact de la sécheresse sur l’emploi dans les zones bour de la région ?
À cause de la sécheresse, l’emploi se porte mal dans la zones bour, contrairement aux zones irriguées où l’emploi est assuré par la récolte des betteraves, les céréales et l’alimentation des fourrages. Cette situation s’étend au niveau national. Pour rappel, selon les estimations au niveau national, la production des céréales a baissé, cette année, de 70% à 33,5 millions de quintaux, contre 110 millions de quintaux l’année dernière. Cette situation s’est automatiquement répercutée sur l’emploi avec une baisse de 70%.