Maroc

Mohammed VI:  Al-Qods est « l’affaire de deux peuples et de deux Etats »

Le règlement de la question d’Al Qods nécessite une volonté politique réelle et un effort collectif concerté, a assuré le roi Mohammed VI, soulignant que la résolution de ce conflit requiert un parrainage international, qui s’appuie sur les atouts de l’expérience, de l’autorité, du pouvoir d’influence et qui répond au critère de neutralité.

Dans un message adressé aux participants à la cinquième Conférence internationale sur Al Qods, qui a ouvert ses travaux mardi à Rabat, le roi, président du Comité Al-Qods, a affirmé que « la question d’Al-Qods n’est pas l’affaire d’une religion, d’un peuple ou d’un pays, à l’exclusion des autres. C’est l’affaire de deux peuples et de deux Etats. Son règlement nécessite une volonté politique réelle et un effort collectif concerté ; il requiert un parrainage international, qui s’appuie sur les atouts de l’expérience, de l’autorité, du pouvoir d’influence et qui répond au critère de neutralité ».

Ce conflit, qui n’a que trop duré, est susceptible d’être résolu, à la condition qu’on en finisse avec les illusions et la nostalgie du passé pour s’orienter positivement vers l’avenir avec réalisme, a souligné le souverain, faisant observer que la chronicité de ce conflit et son enlisement, depuis 2014, dans l’immobilisme politique, ne doivent pas devenir un prétexte au désinvestissement et à la démotivation, ou un alibi pour afficher des attitudes négatives et adopter des décisions iniques, propres à accentuer le sentiment d’injustice et de frustration chez les Palestiniens, à les jeter en pâture à l’extrémisme et au désespoir.

Il appartient impérativement à la Communauté internationale de faire preuve de célérité dans la mutualisation des efforts visant à remettre ce dossier sur la table des négociations dans l’espoir de parvenir à une solution concertée, équitable et sûre, a souligné le roi en assurant que cette action doit être menée dans le cadre d’un processus rigoureusement défini, se fondant sur une vision réaliste et un échéancier clair, s’appuyant sur les référentiels existants, et garantissant que les deux parties y adhèrent de façon sérieuse, volontariste et responsable.

De même, a affirmé le souverain, « les grandes puissances internationales, au premier rang desquelles les Etats-Unis d’Amérique, et les puissances régionales influentes, se doivent, chacune selon sa position, de jouer le rôle qui leur incombe en la matière, dans un esprit de responsabilité et d’équité ».

Après avoir rappelé la décision des Etats-Unis d’Amérique de reconnaître Al-Qods comme capitale d’Israël, du transfert de leur ambassade vers la Ville Sainte et de son inauguration officielle le 14 mai 2018, le roi a souligné que «le conflit israélo-palestinien est exacerbé par des décisions unilatérales et des pratiques qui offensent le sentiment national palestinien. Telle est la cause principale des tensions qui engendrent de la violence de part et d’autre et qui génèrent un usage disproportionné de la force, de la part des forces d’occupation israéliennes».

Ces tensions ont également «été perceptibles à l’occasion des Marches du Retour menées, au long de la zone frontalière de la Bande de Gaza, à des fins pacifiques et symboliques», a ajouté le souverain, notant qu’«en guise de riposte, les forces d’occupation israéliennes ont tiré à balles réelles directement sur les manifestants, faisant tomber des dizaines de martyrs et blessant des centaines de civils palestiniens sans défense».

Insistant sur le fait qu’Al-Qods doit faire l’objet d’un règlement politique réaliste et équitable, s’appuyant sur les référentiels internationaux existants et débouchant, par le biais de négociations directes entre les deux parties au conflit, sur la définition d’un statut final, le souverain a souligné l’importance «de mobiliser toutes les bonnes volontés dans un cadre fédérateur qui les unifiera et les insérera dans un mécanisme collectif équilibré».

Ce dispositif a ainsi pour vocation d’aider les deux parties au conflit à observer les règles du droit international, à respecter la légalité internationale, les accords et les arrangements bilatéraux, et à «les inciter à se garder de toute solution anticipée sur les questions de statut final, avec, au premier chef, celles d’Al-Qods, des réfugiés et des frontières, les engageant à les régler dans le cadre des négociations sur le statut final», a poursuivi le roi.

«Al-Qods a été et restera un espace de coexistence et de tolérance et un patrimoine universel, commun aux adeptes des religions révélées», a fait savoir le souverain, estimant qu’il appartient à tous de contribuer à sa sauvegarde et à sa protection, par une mobilisation constructive, des efforts sincères et des propositions judicieuses.

«Pour donner un sens concret à l’importance de la ville d’Al-Qods et à sa symbolique universelle, Je préconise d’envisager la possibilité que des sessions de cette conférence internationale soient organisées dans des pays situés en dehors du monde arabo-islamique», a indiqué le souverain.



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