Modernisation du secteur public : le Maroc sollicite une rallonge de 250 millions de dollars de la Banque mondiale
Le Maroc a sollicité un financement supplémentaire à hauteur de 250 millions de dollars (USD) pour son programme appuyé par la Banque mondiale «Performance du secteur public au Maroc (ENNAJAA)», portant ainsi le montant global à plus de 992 millions USD.
Le Banque mondiale étudie la possibilité de débloquer un financement supplémentaire de 250 millions USD pour le programme ENNAJAA, initié par le Maroc pour améliorer la performance et la transparence de l’administration publique et des prestations de services. Le financement supplémentaire proposé consiste en un financement de la BIRD de 250 millions USD, complété par une contribution gouvernementale de 117 millions USD. Il portera ainsi le volume global du programme de 625 à 992 millions USD.
Le plan de la DGI prioritaire
Selon un document dont «Les Inspirations Éco» détient copie, ce financement donnera la priorité «à l’efficacité des dépenses publiques et à la gestion des recettes, pour un engagement plus profond et plus impactant». Cette nouvelle enveloppe sera destinée à plusieurs projets clés dans le cadre des réformes de la gouvernance économique.
«La gestion fiscale se concentrera sur les niveaux infranationaux, les douanes et les recettes non fiscales à travers la gestion des actifs de l’État, car le plan d’action stratégique national de la DGI reste une priorité», lit-on dans le document de la Banque mondiale.
Une évaluation des résultats du programme, qui vise à améliorer l’efficacité des dépenses publiques, à améliorer la gestion des recettes publiques et celle des fondements de la transformation numérique grâce à l’interopérabilité et aux données ouvertes, a également été dressée par la Banque mondiale.
Selon cette dernière, le programme ENNAJAA est «sur la bonne voie tant en termes de résultats que de décaissements».
En effet, le dernier rapport sur l’état de la mise en œuvre et les résultats, datant d’octobre dernier, indique un taux de décaissement de 43,3%, qui devrait être achevé d’ici l’été. «À ce jour, dix résultats liés aux décaissements ont été obtenus et vérifiés, conduisant à un décaissement net de 94,5 millions d’euros. Huit autres résultats ont été soumis pour vérification avec un décaissement attendu de 54,9 millions d’euros (soit 14,2% du prêt) d’ici fin juin 2024 en plus de trois autres résultats qui feront l’objet d’une vérification d’ici juillet, pour un montant de 52,3 millions d’euros (soit 13,5% du prêt) d’ici juillet 2024, ce qui portera le total à 71%», indique le document.
Depuis son approbation en 2021, «le programme progresse régulièrement vers la réalisation de son objectif de développement, avec des résultats significatifs jusqu’à présent», estime la Banque mondiale. Les ambitions du programme ont même été revus à la hausse, ce qui peut justifier «un soutien supplémentaire», poursuit la même source.
La gestion environnementale toujours à la traîne
Bien que des avancées significatives aient été accomplies grâce au projet, la Banque mondiale évoque toutefois «les retards initiaux» enregistrés dans l’élaboration d’un «mécanisme budgétaire sensible au climat». Ces retards se répercutent également sur la dernière évaluation de la Banque mondiale qui juge «modérément satisfaisantes» les performances en matière de systèmes de gestion environnementale et sociale.
Dans ce sens, la Banque mondiale recommande de mettre en œuvre des mesures efficaces en la matière, suggérant de lister les points focaux pour les entités rejoignant le programme, d’actualiser le manuel technique environnemental et social, et de mettre en place un système de reporting.
Pour veiller à la mise en œuvre de cette recommandation, la Banque mondiale mobilisera un consultant qui «travaillera en étroite collaboration avec l’équipe du projet pour améliorer la collecte, l’analyse et le reporting des données environnementales et sociales», ce qui garantira «une meilleure transparence dans la communication des résultats».
À noter que le financement supplémentaire supposera une «légère restructuration» comprenant une prolongation de la période de mise en œuvre du programme de 36 mois, avec comme nouvelle date d’échéance le 31 décembre 2028.
Faiza Rhoul / Les Inspirations ÉCO