Maroc

Mehdi Benslim: « Le marché des travailleurs freelance est prometteur »

Mehdi Benslim. Fondateur de Mouhimatech

Mouhimatech, première plateforme de mise en relation entre les entreprises et les travailleurs indépendants au Maroc, a mis en place son premier «Mouhimatech Center» à Casablanca pour recevoir et accompagner les travailleurs indépendants dans leurs besoins en formation et business development. Son fondateur Mehdi Benslim nous en dit plus sur ce projet.

Quel est l’objectif de Mouhimatech?
Mouhimatech est une solution qui accompagne les entreprises dans la gestion de leurs ressources humaines en freelance et en intérim. Grâce à la technologie et aux procédés d’automatisation, nous obtenons des «match» entre les besoins des clients et les compétences des travailleurs, dans des délais plus rapides, avec plus d’affinité que les entreprises classiques du secteur. L’ambition de Mouhimatech est de devenir un acteur qui accélère l’employabilité des jeunes au Maroc, grâce à une approche moderne, agile et technologique.

Comment vous est venue l’idée de ce projet ?
L’idée est venue d’un besoin auquel j’ai été confronté lorsque j’ai internationalisé mon groupe média en 2016 à Dubaï. J’ai très vite été confronté à des problématiques de gestion de ressources humaines en distanciel, mais aussi de lourdeurs administratives et financières dans les contrats d’embauches classiques. J’ai alors commencé à m’intéresser aux approches «Liquid Workforce», aux concepts d’«entreprise étendue» et à suivre de très près l’évolution de nouvelles formes de staffing, telles que le freelance, le portage salarial, le néo-intérim et le digital nomadisme.

Quel est le business model de Mouhimatech ? Quelle est sa valeur ajoutée par rapport aux autres sites
de recrutement ?
Nous intervenons comme une marketplace et ajoutons une commission aux transactions effectuées par le biais de Mouhimatech. Nous nous différencions des sites de recrutement principalement à travers notre rôle de tiers de confiance, car nous sommes garants des livrables de nos freelancers et de nos travailleurs. Nous avons un système de scoring qui permet aux clients de noter les freelancers, et aux freelancers de noter les clients. Nous apportons aussi un soutien administratif et financier à notre communauté de travailleurs afin de leur permettre de mieux se focaliser sur leurs prestations.

Comment mettez-vous en relation freelancers et recruteurs ?
Nos account managers disposent d’un ensemble d’outils technologiques qui leurs permettent d’accéder en temps réel à un vivier de compétences qualifiées. Les Mouhimers «freelance et travailleurs» reçoivent des propositions de missions sur une application et communiquent avec le client pour valider leur «match». Nous utilisons ensuite une console de staffing pour le suivi des missions. Vu que nous sommes focalisés sur les grands donneurs d’ordre et les PME, les transactions sont supervisées par nos account managers pour une meilleure expérience client. Une fois que nous aurons un data mining exhaustif sur notre communauté de freelancers, nous passerons en plateforme «self-service» pour accompagner les TPE, voire les particuliers.

Quelles difficultés avez-vous rencontrées au moment du lancement ?
La principale difficulté a été le Time To Market. Je me rappelle qu’en 2017 ou en 2018, les clients étaient réticents au travail en distanciel et au recours à d’autres formes de collaboration. La crise sanitaire nous a obligés à adopter de nouveaux réflexes et nous ouvrir à d’autres paradigmes. Aujourd’hui, la maturité numérique du Maroc, des pays arabes et africains permet à des entreprises comme Mouhimatech d’évoluer sereinement dans des marchés où, plus que jamais, les entreprises ont besoin d’agilité.

Quelle était votre source de financement ?
Mes économies et le recours à des investisseurs privés.

Avez-vous bénéficié d’accompagnements ?
Non, pour le moment nous n’avons sollicité aucun accompagnement et on ne nous en a proposé aucun.

Comment jugez-vous le marché des travailleurs freelance au Maroc, surtout dans ce contexte de crise ?
Le marché des travailleurs freelance est prometteur car il est pris en compte par la plus grande autorité du royaume. Les auto-entrepreneurs et les travailleurs indépendants ont été évoqués dans tous les derniers discours royaux. Les entreprises ont besoin de nouvelles formes de travailleurs et ces derniers ont besoin de monétiser leurs compétences. La vision du roi Mohammed VI est juste et les opérateurs Job Tech peuvent être un vrai accélérateur pour atteindre les objectifs escomptés.

Quelles sont vos ambitions ? Vos projets pour l’avenir ?
À court terme, je souhaite me concentrer sur Mouhimatech pour en faire une structure «scalable», capitaliser sur mon réseau à Dubaï pour obtenir des financements en série A auprès de fonds de Venture Capital expérimentés et disposer de l’assise financière qui nous permettra de devenir un market maker. Dans un horizon de 10 ans, je souhaiterais créer un fonds d’investissement technologique, afin d’accompagner les changements que vont connaître les économies marocaine et africaine. 

Mariama Ndoye / Les Inspirations Éco


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