Médias et publicité: une étude fait le point sur les nouvelles habitudes des Marocains
Selon les résultats d’une étude du Centre interprofessionnel d’audience des médias, la consommation de médias a considérablement augmenté en raison de la crise de la Covid-19. Il en va de même pour les habitudes de consommation des Marocains qui ont aussi été profondément perturbées par la crise.
Une année après le déclenchement de la Covid-19, quel est l’impact sur les habitudes du consommateur et sa relation avec les marques et les médias ? Les réponses à cette question sont à trouver dans une étude fraîchement dévoilée par le Centre interprofessionnel d’audience des médias (CIAUMED), lors d’une conférence digitale tenue à l’initiative du Centre et du Groupement des annonceurs du Maroc (GAM). L’objectif de cette étude était d’évaluer l’impact de la crise sanitaire sur le plan financier, les habitudes de consommation et la relation du client avec les marques et les médias. Premier constat qui en ressort: la pandémie du nouveau coronavirus a largement influé sur les habitudes des consommateurs.
En effet, l’utilisation de la télévision a augmenté de 68% au cours de cette période, celle des réseaux sociaux de 62% et celle de la presse électronique de 45%. «Dans un contexte marqué par une conjoncture si particulière, les marques ont dû s’installer et s’habituer, les médias ont dû se renouveler et les consommateurs ont réagi suivant l’impact qu’a eu la crise sur leurs revenus, avec des priorisations complètement changées et des achats reportés», commente Soumia Chraibi, vice-présidente du GAM. L’impact du digital durant cette crise était «révolutionnaire et énorme», souligne-t-elle, ajoutant que les médias électroniques sont restés «résilients». Les résultats de l’étude mettent également l’accent sur l’augmentation «significative» de l’utilisation des différents supports médiatiques, sachant que les réseaux sociaux «sont souvent utilisés pour communiquer, se divertir et s’informer».
Concernant les attentes des consommateurs à l’égard des marques, l’étude affirme que près de 40% des foyers estiment que les entreprises devraient faire plus de publicité en période de crise sanitaire, 10% des foyers estiment qu’il faut les arrêter.
En même temps, 87% des ménages pensent que le contexte actuel de crise sanitaire devrait être pris en compte dans le contenu des publicités et 82% d’entre eux jugent les programmes et les campagnes de sensibilisation sur la pandémie très utiles. Pour ce qui est des habitudes d’achat et de consommation, l’étude note que près de la moitié des foyers ont diminué leur fréquence d’achats alimentaires et de biens de consommation depuis le début de la crise sanitaire et près de 40% d’entre eux ont changé les types de produits alimentaires qu’ils avaient l’habitude d’acheter.
En outre, l’achat de produits d’habillement, le paiement de services ainsi que les services bancaires sur Internet ont, quant à eux, le plus augmenté. Concernant les équipements Internet, l’étude montre que 86% des foyers disposent d’un accès Internet, et la consommation d’Internet a pour sa part augmenté dans 71% des foyers. «S’agissant de l’emploi et l’activité professionnelle, l’étude souligne que 63% des individus actifs étaient en arrêt d’activité durant la période de confinement, 94% des individus ayant été en arrêt d’activité ou ayant perdu leur emploi ont repris leurs activités après la période de confinement», mentionne l’étude. «Pour ce qui est des dépenses, elles ont évolué de manière partagée suivant les foyers, 40% d’entre eux ayant vu leurs charges augmenter, 32% diminuer et près de 28% stagner», révèle la même source. Notons que ladite étude a été réalisée auprès d’un échantillon de 2.600 foyers et ciblant l’ensemble des personnes âgées de 15 ans et plus à travers tout le Maroc.
Mariama Ndoye / Les Inspirations Éco