Maroc

Marrakech : un weekend sous l’eau

La pluie qui s’est abattue sur Marrakech, dans la nuit de samedi à dimanche, a provoqué des bouchons monstres sur une bonne partie de la ville. Un épisode météorologique qui révèle les vulnérabilités de l’infrastructure urbaine.

Une fois n’est pas coutume, Marrakech a connu un week-end à la météo pluvieuse caractérisée par un ciel nuageux et de rares éclaircies, suivies de fortes averses torrentielles en fin de journée. Il faut dire que, malgré les bulletins d’alerte successifs de la Direction de la météorologie nationale (DGM), l’intensité des précipitations enregistrées dans la soirée de samedi et de dimanche a pris de court les habitants de la Ville ocre.

Ces pluies diluviennes, en particulier celles qui se sont abattue dans la nuit de dimanche, a révélé une fois de plus les failles des infrastructures. Les égouts qui débordent et les routes insuffisamment équipées ont vite été submergés, paralysant une grande partie de la circulation et provoquant d’importants dégâts dans plusieurs quartiers. En l’espace de quelques dizaines de minutes, plusieurs grands axes ont été envahis par des torrents d’eau.

Ainsi, la trémie de Targa, devenue un piège aquatique, a été le théâtre d’une scène saisissante où quatre véhicules ont été engloutis par les flots, et ce, sous les yeux des passants médusés. Mais plus de peur que de mal, les dégâts se limitent aux pertes matérielles. En effet, si une dizaine de voitures ont été endommagées, aucun blessé n’est à déplorer.

Circulation chaotique
D’après nos constatations sur place, les fortes averses ont rapidement saturé les canalisations, notamment dans les quartiers de Massira, où l’eau s’est accumulée très rapidement pour constituer d’immenses flaques. De quoi aggraver la frustration des conducteurs, cette situation étant en grande partie attribuable aux travaux, actuellement en cours, d’élargissement des grands axes. Des résidus de terre et de gravats laissés sur place ont obstrué les systèmes de drainage, empêchant ainsi l’évacuation normale des eaux pluviales.

Vulnérabilité des infrastructures

Fait surprenant, ces dégâts considérables ont été causés par des précipitations n’excédant même pas 14 mm, révélant les vulnérabilités criantes de l’infrastructure. Celles-ci ont provoqué des embouteillages impressionants sur plusieurs axes stratégiques, dont le prolongement du boulevard Mohamed VI, totalement paralysé. L’infrastructure de la ville a été sévèrement éprouvée par les intempéries, notamment dans le quartier de M’hamid, où une route s’est effondrée, plongeant les habitants dans l’inquiétude. Les riverains pointent du doigt la régie locale d’eau et d’électricité, estimant que la mauvaise gestion des réseaux d’assainissement a amplifié les dégâts.

La chute d’arbres, arrachés par la violence des vents et des pluies, a accentué le désordre, transformant certaines zones en espaces impraticables, tout en exposant davantage la population aux risques. Face à cette situation, les autorités locales, sous la direction du wali de la région Marrakech-Safi, ont rapidement mobilisé plusieurs équipes de secours pour dégager les véhicules submergés, drainer les eaux accumulées et rétablir la circulation sur les voies inondées. L’impact des précipitations torrentielles s’est fait sentir bien au-delà des axes routiers.

À l’aéroport Marrakech-Menara, le désordre s’est rapidement propagé. Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrent l’infrastructure submergée par des infiltrations d’eau, s’écoulant à travers les plafonds dans les zones d’enregistrement. De grosses flaques se sont formées au sol, tandis que des ruisseaux d’eau, serpentant entre les comptoirs, perturbent gravement le trafic des voyageurs.

De ce fait, plusieurs installations de l’aéroport ont été rendues temporairement inutilisables. Ces intempéries ont également provoqué des perturbations majeures dans le trafic aérien, avec des vols à destination de grandes capitales européennes, comme Londres, Istanbul, Barcelone et Madrid, qui ont subi des retards significatifs, voire des annulations. Une situation qui a laissé des centaines de passagers immobilisés et contraints de prendre leur mal en patience dans des conditions particulièrement éprouvantes.

Ayoub Ibnoulfassih / Les Inspirations ÉCO


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