Maroc : Une lueur d’espoir pour l’économie nationale
Le Comité de veille économique (CVE) a tenu, lundi dernier, sa 10e réunion de travail. Il a été décidé la mise en place d’une nouvelle variante du produit «Damane Relance» dénommée «Damane Relance Promotion Immobilière». Deux contrats-programmes ont été conclus.
L’éclaircie se profile-t-elle à l’horizon? C’est ce que semblent croire les membres du Comité de veille économique, qui ont tenu leur 10e réunion de travail hier lundi. L’occasion de se pencher sur la situation de la conjoncture économique et de se projeter dans les prochains mois. Une lueur d’espoir, donc, pour l’économie nationale puisque l’examen de la situation actuelle laisse entrevoir une forte atténuation des effets récessifs induits par la pandémie de Covid-19 au cours du troisième trimestre (-4,8%) comparé au pourcentage observé lors du deuxième trimestre (-14,9%). Toutefois, à travers son communiqué, le CVE affirme que «cette amélioration graduelle, qui pourrait se poursuivre sur le reste de l’année, demeure toutefois confrontée à des incertitudes élevées, alimentées par l’imprévisibilité de la situation épidémiologique et les risques qui pèsent sur le redressement de la conjoncture économique chez les principaux partenaires du Maroc». Par ailleurs, pour ce qui est des mesures de soutien aux secteurs productifs, le CVE observe «avec satisfaction» la dynamique qui s’est installée depuis la mise en place de produits de garantie, en l’occurrence «Damane Relance» et «Relance TPE».
Nouvelles mesures de soutien
C’est ainsi que, lors de cette 10e réunion, de nouvelles mesures ont été annoncées par le CVE. Celles-ci viennent capitaliser sur la dynamique observée jusqu’alors. Justement, le CVE a décidé de mettre en place une nouvelle variante du produit «Damane Relance» dénommée «Damane Relance Promotion Immobilière». Son objectif est d’adapter l’offre de garantie aux spécificités de certains secteurs importants et à caractère structurant comme celui de la promotion immobilière. Le nouveau produit de garantie permettra ainsi d’accompagner les entreprises de promotion immobilière sévèrement touchées par la crise de la Covid-19 et répondant aux critères d’éligibilité définis à cet effet, «en leur offrant des garanties de crédits de moyen et long termes destinés à couvrir les besoins de financement pour l’achèvement de leurs projets immobiliers», explique le comité dans sa communication. Dans le détail, le crédit garanti par ce nouveau produit, plafonné à 50 MDH par projet, est ouvert aussi bien aux projets ayant déjà bénéficié d’un CPI (crédit de promotion immobilière) qu’à ceux n’ayant eu recours qu’à l’autofinancement.
Deux contrats-programmes signés
Le CVE a également proposé des mesures pour soutenir certaines branches d’activité vulnérables et impactées par la crise sanitaire de la Covid-19. Dans ce sens, deux contrats-programmes ont été conclus. Le premier concerne la relance du secteur de l’évènementiel et des traiteurs. Il a été signé par le ministère de l’Économie, des finances et de la réforme de l’administration ; le ministère de l’Industrie, du commerce, de l’économie verte et numérique ; le ministère du Travail et de l’insertion professionnelle en tant que représentants de l’État, et la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) ; le Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM) et la Fédération des chambres marocaines de commerce, d’industrie et de services en qualité de représentants du secteur privé. Sont ainsi concernés par ce contrat les traiteurs, les loueurs d’équipements techniques liés à l’événementiel (son, lumière, vidéo, etc.), les loueurs d’espaces dédiés à l’événementiel (salles, chapiteaux, etc.), les loueurs de mobilier dédié à l’événementiel et les prestataires de services pour l’événementiel. Pour ce qui est du deuxième contrat-programme, il a trait à la relance du secteur des parcs d’attractions et de jeux. Ce dernier a été signé par les ministère de l’Intérieur, de l’Économie, de l’Agriculture, de l’Industrie, du commerce, de l’économie verte et numérique, du Travail, la CGEM et le Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM).
Le CVE note que ce contrat concerne les entreprises opérant dans les espaces couverts de jeux (patinoire, espaces de jeux pour enfants, salles de jeux vidéo et automatiques), celles actives dans les espaces de jeux à l’air libre (espace de skate-park, karting, mini-golf, tir à l’arc, manèges et parcs aquatique, espaces et circuits d’accrobranche) ainsi que les parcs animaliers et zoologiques. Il a été également annoncé que le pilotage de ces deux contrats-programmes sera assuré par un comité de suivi, composé chacun des signataires représentant l’État et le secteur privé. Le CVE détaille dans ce sens que «des réunions périodiques sur un intervalle de deux mois ont été décidées pour s’assurer de la mise en œuvre effective des mesures convenues et apprécier leur contribution à l’atteinte des résultats escomptés». In fine, le comité rappelle que ces deux contrats-programmes visent à donner une impulsion aux activités relevant de ces deux secteurs et à préserver le tissu des entreprises y opérant, et partant l’emploi.
Chakib Alj
président de la CGEM
« Les contrats-programmes signés aujourd’hui viennent soutenir les entreprises et l’emploi dans des secteurs arrêtés par décisions administratives, à savoir les traiteurs et prestataires événementiels ainsi que les parcs d’attraction et de jeux. Nous saluons la mise en place de ces nouvelles mesures. Toutefois, après 7 mois de crise, nous estimons qu’il devient urgent et vital de redonner confiance aux entreprises en leur donnant de la visibilité et en les laissant opérer pleinement, dans le respect des mesures préventives et sanitaires évidemment ».
Sanae Raqui / Les Inspirations Éco