Maroc-Espagne : pleins gaz sur Marhaba 2022 !
Les autorités maritimes marocaines et espagnoles mettent les bouchées doubles pour la réussite de l’opération «Marhaba» 2022. En plus des aspects sécuritaires et de communication, pas moins de 32 navires seront mobilisés, pour effectuer jusqu’à 572 rotations hebdomadaires.
C’est une opération «Marhaba» 2022 exceptionnelle qui s’annonce pour cet été. Suite à la «réconciliation» entre le Maroc et l’Espagne, les autorités des deux pays coopèrent pour la réussite des vacances estivales des Marocains résidents à l’étranger (MRE), et qui seront appelés à transiter par les ports espagnols pour regagner le Maroc.
Tous les services concernés sont mobilisés pour éviter toute fausse note lors de cette opération qui sera lancée dans les semaines à venir. C’est dans ce cadre que la commission mixte maroco-espagnole de transit s’est réunie, jeudi dernier, à Rabat. Une rencontre d’importance co-présidée par Khalid Zerouali, wali directeur de la Migration et de la surveillance des frontières, côté marocain, et Isabel Goicoechea Aranguen, sous-secrétaire d’État espagnole à l’Intérieur.
Plusieurs annonces phares ont été faites à l’issue de cette réunion. Parmi elles, on retiendra que 32 navires seront mobilisés lors de l’opération «Marhaba», pour assurer 572 rotations hebdomadaires. Ce qui offre une capacité totale de 471.000 passagers et 124.000 véhicules par semaine.
L’information est donnée par Amane Fathallah, directrice de la Marine marchande. Selon la responsable, près de la moitié des navires, soit 14, seront mobilisés sur l’axe principal Tanger Med-Algésiras, ce qui leur permet d’effectuer jusqu’à 47 rotations par jour.
Mobilisation générale à Tanger Med
Dans ce contexte, le ministère du Transport et de la logistique indique avoir reconduit le cahier des charges de l’opération «Marhaba». Ces conditions engagent les opérateurs maritimes à respecter les dispositions relatives à la sécurité et à la sûreté, tout en offrant à bord des services de qualité répondant aux besoins des passagers, a poursuivi la responsable.
«Pour faciliter la gestion des flux, les billets seront vendus cette année avec réservation, y compris pour le court-courrier», a ajouté Amane Fathallah. Il est toutefois à noter, fait savoir la Marine marchande, que le trafic passager est séparé du trafic camion en vue d’«assurer une meilleure fluidité au niveau des ports».
En tout cas du côté de Tanger Med, on indique avoir pris les dispositions nécessaires pour la réussite de cette opération saisonnière. Selon son directeur général adjoint, Hassan Abkari, le port a tiré profit de la période d’arrêt forcé en raison de la pandémie pour répondre à certaines observations soulevées au cours des dernières années et apporter les améliorations nécessaires au dispositif d’accueil.
“Pour faciliter la gestion des flux, les billets seront vendus cette année avec réservation, y compris pour le court-courrier. Le trafic passager est séparé du trafic camion en vue d’assurer une meilleure fluidité au niveau des ports”.
Nous avons augmenté, de 10 à 16, le nombre de guichets d’enregistrement en gare maritime, en plus du déploiement de 32 guichets pour les passagers avec véhicules. Une enveloppe de 150 MDH a été mobilisée pour préparer l’opération de transit, de manière à assurer la fluidité et la sécurité sanitaire, à travers le renforcement des capacités d’accueil, de confort et de contrôle.
“Toutes les parties ayant pris part à cette rencontre, dont la Fondation Mohammed V pour la solidarité, ont été unanimes à souligner que l’édition 2022 de cette opération sera unique en son genre après deux années d’arrêt forcé en raison de la pandémie»”.
Opération «Marhaba» : Bingo pour les compagnies maritimes espagnoles
C’est probablement l’un des points faibles de l’opération «Marhaba» qui se profile à l’horizon. Les milliers de MRE qui choisiront de rentrer au Maroc par bateaux le feront presque tous via des navires battant pavillon étranger. Et pour cause, le Maroc ne dispose plus de pavillon national. Ce qui constitue un manque à gagner énorme pour l’économie nationale, et, à l’inverse, une aubaine pour les compagnies de transport maritime espagnoles, véritables bénéficiaires de cette opération.
D’ailleurs, l’exclusion des ports espagnols de l’opération de l’année dernière s’était matérialisée par un manque à gagner qui dépasse le milliard d’euros pour la partie ibérique. Hormis la compagnie Africa Morocco Link (AML), aucun acteur marocain ne tire profit de ces rotations si prisées pour la traversée de la Méditerranée.
D’où l’urgence de relancer le pavillon national. Rappelons que pour les voyageurs désirant se rendre au Maroc par bateau, les prix des billets sont proposés à partir de 32 euros durant l’opération «Marhaba».
Abdellah Benahmed / Les Inspirations ÉCO